Assises du Bas-Rhin : 20 ans de prison pour Eugène Satori, "il volé l'identité, la vie et la mort de Denis Garni"

La cour d'assises du Bas-Rhin a reconnu Eugène Satori coupable du meurtre de Denis Garni en 2012 dont il avait usurpé l'identité et caché le corps dans un fût d'huile à Dettwiller. Il a été condamné à une peine de 20 ans de réclusion criminelle assortie d'une période de sûreté des deux tiers.

Eugène Satori, accusé du meurtre de Denis Garni en 2012 à Dettwiller et d'escroquerie, a été reconnu coupable et condamné à 20 ans de prison ferme assortis d'une période de sûreté des deux tiers par la cour d'assises du Bas-Rhin ce jeudi 29 novembre. Les jurés n'ont pas été convaincu par "le coup de folie" plaidé par la défense. 
  

"Un manipulateur et affabulateur"

Portrait sombre dressé ce matin par l'avocat général devant la cour d'assise. Eugène Satori y est décrit comme "un manipulateur, un affabulateur, un mythomane". L'homme âgé d'une cinquantaine d'année au moment des faits a "agi dans son propre intérêt [...] motivé par l'appât du gain" . Durant près de quatre ans, l'homme s'est construit une double vie. Alors qu’il touche une pension d’invalidité, Eugène Satori perçoit des revenus grâce à la réalisation de chantiers. Une activité déclarée, mais au nom de Denis Garni, son locataire. 


"Il a continué sa vie à côté du cadavre, comme si de rien n'était"

Au-delà de l'escroquerie, Eugène Satori, "s'est montré être un homme sans scrupule, sans affect. Il a supprimé légalement Denis Garni avant de le supprimer physiquement". Il a tué son locataire - d'un coup derrière la tête - et conservé son cadavre dans un fût d'huile de moteur dans son garage de fin 2012 à mars 2016, date de son arrestation. "Il a continué sa vie, s'est même remarié entre temps, à côté du cadavre, comme si de rien n'était.

Pour l'avocat général, Eugène Satori, n'a jamais montré une once d'humanité envers sa victime. "C'est un crime de sang-froid, préparé, déterminé." Et de poursuivre, "en conservant son cadavre dans un fût, comme un animal dans du formol, en le mutilant - l'index gauche de la victime a été découpé - Eugène Satori a volé l'identité, la vie et la mort de Denis Garni qui n'a pu avoir une sépulture durant toutes ses années."
 

"Un coup de sang "

Acte prémédité ou coup de sang comme plaidé par la défense? C'est tout l'enjeu de ce procès. Selon l'avocate d'Eugène Satori, Me Géraldine Gostel, "Denis Garni a volé les médicaments de mon client. Monsieur Satori est incontrôlable quand il ne prend pas ses médicaments. C'est une crise de manque qui a été fatale". Une crise dont l'accusé n'a pas ou peu de souvenirs. "Je n'arrive pas à dire comment ça s'est passé" a-t-il déclaré. Et à l'avocate de la défense de demander une peine en deçà des 20 ans de réclusion criminelle requis par l'avocat général, "pour un homme qui a commis l'irréparable mais qui avant cela, en 50 ans de vie, n'a jamais été condamné pour des actes de violence".
 

"Ce que j'ai fait est impardonnable"

Les derniers mots de ces quatre jours de procès sont à l'accusé. Eugène Satori a expliqué à l'auditoire "ne pas pouvoir dire comment ça s'est passé, je n'y arrive pas". Et de conclure "je ne peux pas demander pardon, car ce que j'ai fait est impardonnable. Denis était quelqu'un de bien".
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