Assises du Bas-Rhin : ouverture du procès de deux hommes accusés de meurtre la nuit du Nouvel An 2021 à Strasbourg

L'atmosphère devrait être tendue les trois jours que va durer le procès qui s'est ouvert ce 21 novembre devant les assises du Bas-Rhin. À la barre, deux hommes, accusés de meurtre dans un contexte de mésentente larvée entre membres des communautés manouche et espagnole, dans le quartier de l'Aéropostale à Strasbourg.

C'est un procès sous haute surveillance qui se tient depuis ce mardi 21 novembre et durant trois jours, devant les assises du Bas-Rhin à Strasbourg. Des forces de l'ordre mobilisées pour assurer la sérénité des débats et la sécurité dans et aux abords du tribunal.

Des mesures qui tiennent au contexte tendu entre les communautés manouche et espagnole du quartier strasbourgeois de l'Aéropostale, amenées à se retrouver à l'occasion de cette audience.

À la barre, deux hommes accusés de meurtre et tentative de meurtre et un autre qui comparaît libre, accusé de violences avec armes. Les faits se sont déroulés la nuit du Nouvel An 2021, sur fond de rixe généralisée entre ces clans rivaux.

Cette nuit-là, une grande fête est organisée réunissant de nombreux habitants de ce quartier, né dans les années 1950 avec l'installation puis la sédentarisation de gens du voyage notamment d'origine manouche et gitane espagnole. L'alcool coule à flots et la situation dégénère. Josué Gorreta, un père de famille de 38 ans du clan des gitans espagnols, est tué de 18 coups de couteau tandis que plusieurs autres participants sont blessés.

Des tirs sont échangés, les couteaux sortis, une jeune fille se fait renverser par une voiture conduite par Josué Gorreta. Alors évidemment, trois ans après les faits, la situation reste tendue et dans le tribunal, des soutiens de chaque clan sont là.

Il faut dire qu'aux coups de couteau meurtriers ont succédé des représailles dans le quartier : pavillons incendiés, agressions, climat délétère, donc dans ce quartier de l'Aéropostale où vivent un millier de personnes issues de la communauté des gens du voyage.

Personne ne reconnaît les faits

"On en est au stade où on a des enfants déscolarisés à cause de prises à partie, ils ont peur de se croiser entre eux. Des gens ont dû quitter leur domicile, pour certains qui vivaient là depuis un demi-siècle mais c'était partir ou mourir", racontent Xavier Metzger, avocat de la défense et Laura Mourey, avocate des parties civiles.

Et d'ajouter dans les couloirs du tribunal, "je pense que nous aurons des difficultés. Il va y avoir beaucoup de dissensions entre les prévenus, sans doute dans le but de s'accuser mutuellement. On a eu beaucoup d'auditions avec des déclarations variables," regrette Laura Moutey.

Et en effet, Maître Michaël Wacquez, avocat de la défense, confirme que son client nie avoir jamais tenu un couteau dans les mains. "Nous avons demandé une reconstitution, c'est le minimum que l'on puisse attendre quand règne une telle confusion. On n'est pas là pour faire un prix de gros, mon client n'était pas seul sur les lieux", martèle-t-il.

Un premier jour d'audience, donc ce mardi 21 novembre, pour rappeler les faits, présenter les accusés et faire le point sur l'enquête. Le verdict est attendu jeudi.

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