La cellule d'urgence médico-psychologique mise en place dès le jour de l'attaque cède la place à un dispositif plus durable, un guichet d'accueil unique pour aider les victimes "psychiques". Cet espace d'information et d'accueil sera ouvert plusieurs mois.
Après l’urgence, le temps de la reconstruction. Le dispositif d’aide aux victimes de l’attentat de Strasbourg évolue. Le centre d’accueil des familles (CAF), situé à la cité de la musique et de la danse, ferme ses portes mardi 18 décembre à 18 heures. C’est une structure plus perenne baptisée "espace d’information et d’accompagnement" (EIA) qui prend le relais à partir du mercredi 19 décembre à 14 h.
"Il y a un besoin très fort de prendre en charge le stress post-traumatique, a souligné Élisabeth Pelsez, déléguée interministérielle à l’aide aux victimes, lors d’une conférence de presse à la préfecture de Strasbourg mardi matin. Il faut un suivi très fin des victimes, sur le long terme."
Plus de 700 personnes se sont rendues à la cellule d'urgence médico-psychologique ouverte dès 22h le soir de l’attentat et au CAF. Une équipe médicale avait également arpenté les rues de la grande île vendredi pour apporter une aide psychologique aux résidents, commerçants ou touristes.Désormais, il faudra donc se rendre à l’EIA situé 6, rue du Jeu-des-Enfants pour bénéficier d'une écoute et d’un soutien psychique et matériel. L’objectif de ce centre est d’accueillir toutes les victimes, directes et indirectes, familles et personnes "impliquées" c'est-à-dire celles qui se situaient dans la zone de l'attaque et ont pu se sentir en danger. "Certaines personnes ne vont pas se manifester spontanément, dans l’immédiat, mais peut-être dans quelques mois", explique Élisabeth Pelsez. Toute personne qui ressent un mal-être ou des angoisses suite à l’attentat peut prendre rendez-vous pour venir au centre.
Sur place, un parcours est mis en place afin de bénéficier d’un accompagnement personnalisé. Consultation psychologique, dépôt de plainte, construction des dossiers d'indemnisations... Sur le principe d’un "guichet unique", l’ensemble des services liés à l’aide aux victimes du terrorisme sont réunis: associations de victimes et d’aide aux victimes, avocats, représentants du fonds de garantie des victimes des actes de terrorisme, professionnels de la santé ainsi que plusieurs services publics (Pôle Emploi, CPAM, CAF). "C'est du cas par cas", insiste Faouzia Sahraoui, directrice du EIA et de l'association départementale SOS Aide aux Habitants. Si un accueil physique est assuré, il est recommandé de prendre rendez-vous par téléphone pour faciliter les démarches.
"Notre objectif est que cet endroit puisse résoudre 100 % des difficultés liées à l’attentat", pointe la mairie de Strasbourg, qui estime que "plusieurs milliers de personnes " pourraient être accueillies. Aucune date de fermeture du centre n’est donc programmée pour l’instant. Des dispositifs similaires ont été mis en place à Paris, où il devenu permanent, et à Nice, où il est encore actif.
Comment se rendre à l'espace d'information et d'accueil ?
6 rue du Jeu-des-Enfants, 67 000 StrasbourgAccueil sur rendez-vous
Permanence téléphonique : 06 01 70 53 37
Du lundi au vendredi de 8h à 20h, le samedi de 9h à 12h.
Ouvert les jours fériés.