Une grande dictée publique était organisée en pleine gare de Strasbourg, ce mercredi 9 octobre, par la SNCF et France Culture. Des retraités, des écoliers, et des passagers en transit se sont prêtés au jeu, sur des textes qui évoquaient le voyage, de Jules Verne à Victor Hugo.
La SNCF, en partenariat avec France Culture, a organisé en cette matinée plusieurs dictées publiques sur le thème du voyage, pour célébrer la désignation, par l'UNESCO, de Strasbourg comme la capitale mondiale du livre 2024. Plusieurs personnalités étaient présentes pour faire la lecture, comme Anne Mistler, adjointe aux Arts et aux Cultures de la Ville, l'ex-ministre de l'Education Pap Ndiaye, ou encore Hugo Invernizzi, basketteur à la SIG.
Redonner goût à un exercice mal aimé
Sous la verrière du hall de la gare, dans la matinée, se sont mêlés des participants de tout âge ; une majorité de retraités, venus exprès pour l'occasion, mais aussi une classe de 5ᵉ, du collège de La Providence, ou bien des jeunes de passage, qui ont eu le temps de se creuser un peu les méninges avant de courir pour attraper leur train. L'exercice, jugé "facile" par les uns, "très dur" par les autres, a globalement amusé la petite foule rassemblée ce matin. Pourtant, à la question de savoir qui n'aimait pas la dictée, la moitié du groupe a levé la main.
"C'est un exercice artificiel, mais finalement, c'est assez amusant quand c'est fait comme ça, dans un lieu où il y a du passage, plus qu'à l'école en tout cas", juge Michèle, qui est venue tout spécialement depuis un village voisin avec son mari, Frédéric. Ce dernier ne garde pas de bons souvenirs de la dictée à l'école. "Est-ce qu'il faut mettre les mots au singulier, au pluriel ? Pour moi, c'était pile ou face, donc c'était le stress. Mais c'est très bien de changer de contexte, parce que ça donne une autre idée de la dictée."
J'ai parié sur dix fautes, mais j'en ai fait 20 ! Mais c'est pas grave, c'était marrant
Ania, en 5ème au collège de La Providence
C'est justement le principe de cette initiative, déjà menée dans plusieurs gares de France comme Nantes, Nîmes, ou encore Amiens, cette année. "L'idée de cette dictée, c'est de donner accès à la culture, de créer un lien avec les autres, et de communiquer, c'est essentiel", lance l'écrivain Rachid Santaki, le "monsieur dictée" du jour, aux participants concentrés.
À la fin de l'exercice, qui n'était pas noté, plusieurs générations comparent leurs résultats dans la bonne humeur. "C'était compliqué, les doubles consonnes... Certains mots m'étaient inconnus", sourit Jeanine, une grand-mère qui a fait seulement quatre fautes. Les jeunes collégiens, eux, s'en sont plus ou moins bien sortis. "J'ai parié sur dix fautes, mais j'en ai fait 20 !", s'exclame Ania, 11 ans. "Mais c'est pas grave, c'était marrant."
Se cultiver, et raviver des souvenirs
Sa camarade, Louisa, y a vu une occasion de se cultiver tout en quittant sa salle de classe. "J'ai déjà lu ce livre, je l'ai dans ma chambre, et ça m'a donné envie de le relire et de le redécouvrir." Une perspective enthousiasmante dans un contexte où un jeune sur cinq ne lit jamais dans le cadre des loisirs, et que les 7-12 ans passent environ 19 minutes par jour à lire, contre 3 heures et 11 minutes sur un écran, selon un récent rapport du Centre national du livre.
La dernière fois que j'ai fait une dictée, c'était du temps de Bernard Pivot
Jean-Claude, un participant
De leur côté, les adultes en ont profité pour tester leurs connaissances en orthographe, longtemps après avoir quitté les bancs de l'école.