Bloqués pendant plusieurs heures sur le parking de La Meinau, les supporters montpelliérains dénoncent le traitement qui leur a été réservé par les autorités ce dimanche 17 septembre. Des ultras ont également tenté de rejoindre le centre-ville en marchant sur la voie ferrée.
Jusqu'à la dernière minute avant le coup d'envoi, les supporters montpelliérains ont cru ne jamais pouvoir entrer au stade de La Meinau pour voir leur équipe affronter le Racing club de Strasbourg, ce 17 septembre.
La polémique aurait même pu tourner au drame, lorsque plusieurs supporters ont tenté de contourner le cordon policier pour marcher sur la voie ferrée et rejoindre le centre-ville, quelques minutes avant le passage d'un train.
"Je n'ai jamais vu ça, c'est scandaleux", souffle Dorian Bonzom, rédacteur pour Allezpaillade.com, un site d'actualité dédié au club montpelliérain. "Quand on voit qu'à un an des Jeux olympiques, les autorités ne sont pas capables de gérer 100 supporters, c'est inquiétant."
Rendez-vous manqué
Tout commence par ce qui semble être un rendez-vous manqué. Les ultras montpelliérains ne se sont pas rendus au lieu d'escorte (un péage) imposée par la préfecture du Bas-Rhin afin de rejoindre le stade. Retard sur le trajet ? Esquive délibérée ? Impossible à dire pour le moment.
Reste qu'à leur arrivée, les supporters sont accueillis par un cordon "d'une cinquantaine de policiers", estime Dorian Bonzom, leur bloquant l'accès au stade. "On nous a dit que comme les ultras ne se sont pas présentés au rendez-vous, nous allions rester là et regarder le match sur le parking."
Une décision qui n'est pas du goût des supporters : "Il faisait très chaud, il n'y avait pas d'ombres. L'eau a tardé à être acheminée alors qu'il y avait aussi des familles et des enfants. Quand on a fait huit heures de bus pour rien, ça agace", raconte Dorian Bonzom.
Des supporters sur la voie ferrée
Certains ultras décident donc de contourner le cordon policier : "Ils ont escaladé un talus pour rejoindre la voie ferrée et tenter d'aller en centre-ville". Sur le réseau social X-ex Twitter, de nombreuses personnes ont effectivement été prises en photo en train de déambuler autour des rails.
À en croire Dorian Bonzom, c'est cette prise de risque qui a poussé les autorités à libérer le passage. "Il a fallu que des supporters mettent leur vie en danger pour qu'on les autorise à voir un match de football", dénonce le rédacteur d' Allezpaillade.com, qui précise "qu'il n'existe pas de rivalité entre Strasbourg et Montpellier".
Toujours sur le réseau social X, l'association nationale des supporters a également dénoncé cette situation, évoquant un "caprice" de la Préfète Josiane Chevalier.
Les supporters montpelliérains ont aussi pu compter sur le soutien de leurs homologues strasbourgeois pendant le match. Selon plusieurs personnes présentes en tribune, certains fans du RCSA ont chanté "liberté pour les ultras".
Finalement, quinze minutes après le coup d’envoi, l'ensemble des supporters montpelliérains ont pu s'installer en tribune pour assister au spectaculaire match nul (2-2) entre les deux formations.
Contactée, la préfecture du Bas-Rhin n'a pas répondu à nos sollicitations à l'heure où sont publiées ces lignes.
Emmanuel Fernandes, député FI-NUPES de la deuxième circonscription du Bas-Rhin, a publié mardi 19 septembre sur le réseau X (anciennement Twitter) un communiqué cosigné par trois autres députés.
Les parlementaires "demandent à la préfecture du Bas-Rhin de s'atteler à garantir le bon déroulement des compétitions sportives et non de mettre en danger les spectatrices et spectateurs. Aucune mesure d'ordre public liée à l'acheminement des supportrices et supporters jusqu'ua stade ne sauraient justifier une telle atteinte à leurs libertés fondamentales, encore moins une mise en danger de leurs vies."