Prendre un café avec un policier pour discuter de tout et de rien, c'est l'idée d'un "Café rencontre" organisé à Strasbourg le samedi 13 octobre prochain. Le concept, né aux Etats-Unis, vise à briser la glace entre citoyens et forces de l'ordre et se tiendra au centre commercial Riv'Etoile.
Qui n'a jamais ressenti un frisson le parcourir en croisant le chemin d'un gardien de la paix? Une peur parfois irrationnelle, conditionnée par cette idée reçue: le policier représente une menace.
Une image à laquelle les gardiens de la paix strasbourgeois de la paix veulent tordre le cou, à travers notamment le "Café rencontre", une journée organisée au centre commercial Riv'Etoile, en association avec le torréfacteur Reck, dans le cadre des Rencontres de la sécurité intérieure, samedi 13 octobre. "Les policiers se relayeront toute la journée. Il y aura des membres de la police scientifique, des enquêteurs, des motards, des agents de la BAC (brigade anti-criminalité, nldr). Tous les services sont associés", détaille Joël Irion, chargé de la communication pour la police nationale.
Le concept est une première en France. "L'objectif, c'est de briser la glace, et de désacraliser l'image des forces de l'ordre, ajoute Joël Irion. Derrière chaque uniforme se trouvent des hommes et des femmes."
"Oui, on peut faire un bisou à un policier"
Se rencontrer hors d'une situation de violence ou de détresse et prendre le temps de discuter de la profession, ou de totalement autre chose: "On peut aborder les policiers, même dans la rue. Pour l'anecdote, à l'occasion du dernier Nouvel an, un internaute m'a interpellé sur Twitter en me demandant si l'on pouvait faire un bisou à un policier. J'ai répondu. "Oui, bien sûr!""Si l'idée est dans les cartons depuis 2015, son application a pris du retard en raison des événements tragiques qu'a connus la France en novembre de cette année-là, avec les attentats de Paris et les règles de sécurité qui ont été déployées en conséquence. Outre-Atlantique en revanche, prendre un café avec un policier est monnaie courante depuis plusieurs années. L'idée est née à Hawthorne en Californie en 2011, et s'est propagée rapidement dans 175 villes américaines, puis au Canada en 2014.
"Au Québec, ça fait un tabac"
"Dans la province de Québec, ça fait un tabac, s'exclame Joël Irion. Est-ce qu'ici, en France, nous sommes prêts? Difficile à dire car nous n'avons aucun recul. En tout cas, si l'expérience fonctionne, nous la rééditerons."Voici le reportage, tourné par nos confrères de Radio-Canada Info, mis en ligne le 2 mars 2018. On peut y voir des policiers de la ville des Trois-Rivières échanger avec des citoyens canadiens autour d'un café.