Cinéma : "un record depuis 18 ans", les salles d'art et essai, fer de lance du renouveau en France

Avec 181 millions d'entrées enregistrées en 2023, le cinéma connaît une hausse d'affluence de presque 20% par rapport à 2022 en France. Cette belle santé retrouvée s'observe davantage chez les établissements d'art et d'essai, longtemps impactés par la crise sanitaire.

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La fréquentation des cinémas est en nette progression sur l'année 2023. Selon le dernier rapport du CNC (centre national du cinéma et de l'image animée), 181 millions d'entrées ont été écoulées en France, soit une augmentation de 18,9% par rapport à 2022. Ce chiffre se rapproche des standards pré-Covid (2017-2019), qui tournaient autour des 208 millions de tickets vendus.

Des films comme "Barbie", "Oppenheimer" ou "Super Mario Bros" ont grandement participé à ce succès. Mais les films français ne sont pas en reste. Les productions locales ont généré 40% des entrées en 2023, presque autant que leurs homologues américaines (41,3%).

Une aubaine pour les salles obscures françaises qui voient le bout du tunnel après des années de doute. Les cinémas d'art et d'essai affichent également un bilan très positif en 2023. Avec moins de sièges à remplir et une approche plus humaine, ces établissements sont parvenus à tirer leur épingle du jeu.

Une alternative aux plateformes

Les inquiétudes étaient nombreuses il y a trois ans, au moment de la fermeture de toutes les salles de cinéma en France. Stéphane Libs a, lui, souhaité prendre les devants, en embauchant une nouvelle personne dans son établissement. Directeur des cinémas Star à Strasbourg, il a toujours cru au renouveau du septième art en France et ce, malgré la pandémie. "Il ne fallait pas avoir peur et continuer de faire ce que l’on savait faire pour ne pas sombrer en sortie de Covid."

Le pari se révèle finalement gagnant. En 2023, ses deux salles, le "Star" et le "Saint-Exupéry" ont enregistré un taux d'affluence remarquable. "On a fait plus de 300 000 entrées cette année. C'est tout simplement un record depuis 18 ans", confie-t-il. Avec 70% de films d'art et d'essai diffusés, ses cinémas ont développé une stratégie aux antipodes de celle des plateformes de streaming pour s'en sortir.

En sortie de Covid, les équipes décident ainsi de renforcer leur offre de proximité. Le nombre d'événements augmente, tout comme la communication autour des avant-premières et sorties. Mais la grande force du Star reste sa convivialité. "On a souhaité rassurer les gens dans un premier temps, raconte Stéphane Libs. On a mis l'accent sur l'accueil des spectateurs pour qu'ils se sentent à l'aise dès leur entrée dans l'établissement."

Quand les jeunes renouent avec le cinéma

"Donnez rendez-vous aux gens avec un film, une langue et un prix précis, c’est finalement ce que les gens recherchaient après la pandémie." Ce principe, vieux de plus d'un siècle, a étonnamment trouvé écho chez les 15-25 ans. Quelque peu lassés par les plateformes de streaming, les jeunes ont redécouvert les plaisirs de la salle obscure en 2023. À l'inverse, leurs aînés ont réalisé le chemin inverse, passant du ciné traditionnel à Netflix et Amazon. "Le Covid, ça a été le moment où les personnes plus âgées découvrent qu’elles peuvent regarder d'innombrables films depuis chez eux."

Les cinémas français ont également observé les effets du pass Culture, mis en place par le Gouvernement en 2019. Ce dispositif, adressé aux étudiants entre 15 et 18 ans, a grandement participé à la démocratisation du septième art chez les plus jeunes. "C'est l'un des moteurs les plus importants. Il a apporté ce supplément de spectateurs jeunes au cinéma après le Covid", raconte le directeur strasbourgeois.

Cette tendance soulage l'industrie du cinéma en France mais éclipse plusieurs interrogations pour la suite. Avec un peu plus de 1 100 sièges, le groupe Star reste un petit poisson au milieu des grandes salles de cinéma type UGC ou mk2. Ces dernières, souvent régies par les superproductions américaines, peinent davantage à se reremplir depuis la pandémie. La récente grève des scénaristes et producteurs d'Hollywood ne devrait d'ailleurs pas améliorer leur situation pour 2024.

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