C'était une habitude, chaque 1er mai, les rues des grandes villes s'animent au rythme des travailleurs qui battent pavé en chantant Bella Ciao. Mais voilà, le covid est passé par là. Point de manifestation donc mais de l'imagination comme en témoignent balcons et pancartes.
Le 1er mai tout le monde le sait, c'est la fête des travailleurs, l'occasion pour les syndicalistes et autres organisations de brandir bien haut maux de la société et revendications. Une tradition, née outre-Atlantique à la fin du XIXe siècle quand des ouvriers se sont battus pour obtenir la journée de travail à huit heures, leur révolte avait démarré... un 1er mai.
Sauf que cette année, point de manifestations pour cause de covid19. Dont acte. De nombreux autres moyens existent pour exprimer mécontentement et revendications. "On veut rester mobilisés parce que les décrets du gouvernement pris en ce moment remettent en cause un certain nombre de droits des travailleurs. Le recours aux heures supplémenaires par exemple, cela ne peut pas s'appliquer aux entreprises qui n'ont jamais arrêté de travailler!", tonne Jacky Wagner, président de la CGT Strasbourg. Alors le syndicat a lancé un appel avec d'autres organisations pour que les salariés décorent leur balcon. "C'est la première fois depuis 38 ans que je manifeste de cette manière", s'amuse-t-il.
Un appel entendu et largement relayé sur les réseaux sociaux.
Le mouvement écologiste et citoyen Alternatiba avait de son côté demandé à chacun d'afficher bien haut ce qu'il souhaitait pour le monde d'après. Sabine Gies, responsable départementale de la CFDT dans le Bas-Rhin, sait ce qu'elle souhaite. "Plus de dialogue social dans les entreprises, plus que jamais par les temps qui courent, il faut dialoguer pour mieux traverser la période ensemble. Nous travaillons actuellement sur une charte avec le patronat qui reconnaisse l'importance du dialogue social", explique la syndicaliste. "J'espère qu'on va tirer des leçons de tout ça, qu'on va le transformer en positif, il faut que ça nous questionne sur nos modes de fonctionnement et de production", continue Sabine Gies. Elle veut y croire. Pas de pavés cette année, mais des idées et l'espérance qui va avec.