Avec le confinement, les habitudes des Alsaciens ont parfois été chamboulées. Des sorties en ville aux apéros en famille, en passant par des balades en forêt ou des randonnées dans les Vosges, cette période nous fait réaliser à quel point les petites choses du quotidien sont importantes.
Voir la cathédrale en se promenant dans les rues de Strasbourg, une chose anodine qui est pourtant devenue un luxe pour certains et inexistante pour d'autres. Depuis le confinement, on en regretterait presque cette fameuse routine quotidienne. Sur Instagram, quatre Alsaciens nous ont dit ce qui leur manque le plus et ce qu'ils aimeraient faire en premier après le confinement.
"Mes enfants et petits-enfants"
De nombreux Alsaciens nous ont fait part du manque de leur famille, de leur parents ou de leurs enfants. Parmi eux, Françoise, qui est confinée seule à Logelbach."Mes enfants et petits-enfants me manquent. Ma fille habite à Lapoutroie, elle devait se marier le 20 juin et hélas, nous voilà contraint d'annuler cette fête. Je suis l'heureuse mamie d'une petite Iris qui à deux ans et d'un petit Marius qui a six mois, ils me manquent énormément et j'ai hâte de les serrer très fort dans mes bras", s'impatiente Françoise.
À 57 ans, son travail d'infirmière dans un Ehpad lui permet encore "d'avoir une vie sociale" pendant cette période qu'elle qualifie de difficile."Avec le temps, je me suis adaptée à la situation. Même si c'est très compliqué à gérer avec des personnes âgées fragilisées, je suis contente de leur apporter un peu d'aide et de soutien. Quotidiennement, on est tous sous tension mais la solidarité est là et on gère pour que tout se passe au mieux." Mais avant de pouvoir retrouver ses proches, Françoise "garde le contact visuel" en organisant des appels vidéo avec eux au moins une fois par semaine.
"La cathédrale Notre-Dame de Strasbourg"
Pour Denis Streitt, pas de famille ni d'appels vidéo. Ce qui lui manque le plus, c'est la cathédrale de Strasbourg. "J’ai une relation particulière avec la cathédrale, elle demeure un phare pour les Alsaciens. Je ne suis pas bien parce que je ne la vois pas", déclare l'homme de 38 ans, confiné à Strasbourg dans le quartier de la Robertsau.Habitué à la "regarder pendant des heures assis sur un banc", Denis Streitt entretient un lien spécial avec le monument historique. "Je suis chrétien donc il y a aussi l’aspect religieux, je n’ai pas pu y passer Pâques. Je gère le site internet de la cathédrale, et en ce moment, il n’y a aucune actualité et aucune messe", se désole Denis Streitt.
"La tarte flambée et les balades en forêt"
C'est avant tout le grand air et les balades en forêt qui manquent à ce couple amoureux de la nature et installé à Schiltigheim (Bas-Rhin). "On va en Allemagne, se balader en Forêt-Noire ou dans les bois, vers le Mont Sainte-Odile. Il y a les termes à Baden-Baden aussi. Ça dépend de la saison mais au printemps et en été on y va un week-end sur deux, on alterne avec les Vosges et ailleurs", détaillent Manon Vrancken et Bastien Sidoli. Habitué à vivre en ville, le couple ressent le besoin de changer d'air. "On y va pour le paysage, pour voir des endroits typiques. Toute la semaine on est à Strasbourg alors on essaie de trouver un juste équilibre entre le béton et la végétation", résume Bastien Sidoli."Les bières et le chocolat allemands"
Pour Emilia, professeure d'histoire-géographie en allemand, le plus difficile pendant le confinement est de ne pas "pouvoir partir sur un coup de tête. Aller au cinéma, voir la belle-famille et chercher des légumes dans leur potager." Confinée à Strasbourg avec son conjoint, Emilia a d'ailleurs fait une croix sur ses vacances d'avril en Forêt-Noire et sur les sushis qu'elle devait manger avec son ami infirmier à l'hôpital d'Haguenau, "c'était prévu la première semaine du confinement mais on a annulé."
Une fois le confinement terminé, Emilia, 27 ans, voudrait "aller en Allemagne chercher de la bière et du chocolat. Avec mes études, j'ai pris l'habitude de consommer certains produits allemands. Là, je me restreint à mon pot de confiture."
"Courir avec le club"
Confiné à Lampertheim (Bas-Rhin) chez ses beaux-parents, Sandro Rauch se languit de reprendre ses cours de course à pied. "Les entraînements spécifiques, c'est un gros manque. Pour continuer à progresser dans la course à pied, c'est un peu compliqué de faire des fractionnés tout seul."Membre du club de l'ASL à la Robertsau à Strasbourg, Sandro Rauch continue de s'entraîner plusieurs fois par semaine : "Je cours six fois par semaine durant l'heure autorisée. Je me suis trouve un tour qui respecte le kilomètre maximum et je fais plusieurs fois la même boucle." À 21 ans, le jeune homme loge habituellement dans un appartement à Strasbourg mais pour le confinement, "les champs" sont plus adaptés à sa pratique physique quotidienne. Et pour faire des kilomètres à vélo, il a trouvé la solution :
Une fois le confinement terminé, il voudrait "voir les amis et les proches, si possible, et essayer de reprendre le cours de nos vies, comme c’était avant." Que ce soit la famille ou les amis, les terrasses ou les monuments, le confinement nous montre que le bonheur se trouve parfois dans les choses les plus simples.