Comment accompagner le retour à l’école, le 11 mai ? Comment sécuriser la reprise économique ? L’Etat et les maires du Bas-Rhin planchent sur le déconfinement progressif. L'Eurométrople de Strasbourg veut un dépistage massif et reste très prudente sur la rentrée annoncée.
L’Etat et les maires préparent ensemble la sortie progressive du confinement dans le département du Bas-Rhin, particulièrement touché par le covid19, dans des groupes de travail, voulus par le Premier ministre. Mise à disposition de masques, tests virologiques, réouverture progressive des écoles et des établissements recevant du public. A quoi faut-il s’attendre ?
Ce qui va changer avant le 11 mai
L’arrêté préfectoral très strict sur les déplacements devrait être assoupli progressivement. Si Josiane Chevalier, la préfète du département, maintient l’interdiction d’accès aux pistes cyclables pour les loisirs, elle autorise à nouveau l’accès aux sentiers de randonnées, aux voies vertes et aux berges ainsi que l’entrée des cimetières.La réouverture sous conditions sanitaires strictes des marchés alimentaires est à l’étude. Pour l’instant, seuls 21 d’entre eux sont autorisés sous dérogation dans tout le département. Les maires et la préfète envisagent également l’accès à certaines déchetteries, notamment pour les déchets verts.
Reprise des chantiers
De leur côté, la Ville et de l’Eurométropole de Strasbourg annoncent la reprise de certains chantiers dans le respect strict des gestes barrières. Il s’agit pour les élus de répondre au double impératif sanitaire et économique pour anticiper la fin du confinement. "Nous ne pouvons pas laisser en suspens des chantiers qui peuvent reprendre partiellement si les consignes de sécurité sanitaires sont respectées. Dès la semaine prochaine, des interventions vont reprendre dans les écoles, les gymnases, les crèches", explique Roland Ries, le maire de Strasbourg. Ce qui va changer après le 11 mai
Le ministre de l’Education nationale, Jean-Michel Blanquer, l’a annoncé ce mardi 21 avril, le retour à l’école se fera par étapes, sur trois semaines avec 15 élèves par classes maximum. D’abord, dès le 11 mai, la troisième section de maternelles, CP et CM2. Ensuite, le 18 mai, la rentrée de la sixième, troisième, première et terminale ainsi que les filières industrielles en lycée professionnel, avant une reprise de l’ensemble des élèves, le 25 mai.L’Alsace confinée ?
Voilà pour les grands principes, selon un protocole sanitaire à définir, en laissant de la souplesse aux territoires. "On peut imaginer que dans certains endroits le confinement soit maintenu", a même souligné M. Blanquer. L’Alsace va-elle rester confinée après le 11 mai ? C’est la question que l’on peut se poser dans une région particulièrement touchée par le covid19.L'Eurométropole de Strasbourg reste très prudente sur la rentrée des élèves, car le virus reste encore très présent. "Nous sommes dans l'obligation d'être particulièrement vigilants. Cela veut dire assurer toutes les mesures de protection des enfants, des enseignants qui m'interpellent (...) dans des établissement plus ou moins grands. Au delà de l'école, c'est toute la vie scolaire à adapter et la cantine, les transports tels que nous les connaissons, ne seront pas envisageables", prévient Catherine Trautmann, sa vice-présidente. L'équation est complexe entre les règles sanitaires, les inquiétudes, les directives ministérielles et la reprise du pays.
Reprise plus progressive qu'ailleurs?
La collectivité travaille depuis plusieurs semaines à la rentrée mais il y a encore beaucoup d'inconnues sur la circulation du virus qui laissent à penser à une reprise encore plus progressive dans ce territoire. "La confiance est indispensable. Ce n'est pas du sur-mesure mais nous allons devoir nous adapter précisément à la configuration des établissements, à la demande sociale tout en respectant l'exigence sanitaire", conclut l'élue.D'où la volonté d'un dépistage, le plus large possible pour commencer, qui fait partie des 17 propositions que l'Eurométropole vient de mettre sur la table pour préparer au déconfinement de ses 500.000 habitants.