Coronavirus : comment les forces de l'ordre strasbourgeoises gèrent l'application des restrictions de circulation

Tolérance zéro. Le message du ministère de l'intérieur est clair. Pour autant, appliquer à la lettre les directives n'est pas si simple. Entre non respect du confinement, incivilités et crainte pour leur propre santé, les agents naviguent à vue.

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"C'est malheureux à dire mais de nombreuses personnes ne respectent pas les mesures de confinement!, déplore Sylvain André, du syndicat alternative police. Les gens vont dans les parcs avec leurs enfants, (c'est interdit par arrêté municipal, NDLR), j'ai vu des enfants à vélo, en trotinette, ils ne prennent pas la mesure de l'événement. C'est surtout vrai au nord ouest de Strasbourg, dans les quartiers d'Hautepierre, de Cronenbourg, à Schiltigheim et à Bischheim. Les épiceries par exemple deviennent des lieux de rassemblement, c'est hyper inquiétant."

Tolérance zéro

Or, les directives gouvernementales sont très claires, tolérance zéro. Autrement dit, il s'agit d'établir des contraventions chaque fois qu'un déplacement n'est pas justifié ou que la personne n'a pas son attestation.  Jean-Christophe Castaner l'a confirmé en conférence de presse ce vendredi 20 mars, la verbalisation va se durcir, plus de place pour la pédagogie. Le ministre de l'intérieur qui avait annoncé le début des verbalisations ce mercredi.
Et pour rappel, la possiblité de faire ses courses est autorisée mais uniquement dans son quartier. Les contrevenants risquent 135 euros et jusqu'à 375 euros majorés. Hier, jeudi 19 mars, 5800 contrôles de police et gendarmerie ont été réalisés et 322 contraventions dressées. 

Dans l'animation, ci-dessous, nous vous rappelons les sanctions pénales prévues en cas de non respect de la loi sur le confinement.

Plus compliqué dans les quartiers

"En effet, c'est dans les quartiers périphériques que c'est le plus compliqué, confirme Christophe Rouyer du syndicat Alliance. Beaucoup de petits regroupements de jeunes. Alors on comprend la difficulté du confinement dans des appartements exigus, qui plus est quand il fait beau, mais la règle est la même pour tous". Et de déplorer les incivilités et les outrages subis par les collègues sur le terrain. 
 

La problématique des masques

Sans compter les inquiétudes des uns et des autres concernant leur santé. En première ligne, de nombreux policiers ne comprennent pas qu'il ne puissent pas mettre de masque. "Quand nos collègues voient les policiers allemands suréquipés de l'autre côté de la frontière, ils s'interrogent!" déplore Christophe Rouyer. Le syndicat Alliance est d'ailleurs en train de réfléchir à un droit de retrait. Ou bien "on peut proposer à nos collègues de se rendre sur place mais de ne pas intervenir", suggère Sylvain André. Pourtant sur les masques, le ministère a là aussi très clair. Ils sont réservés au personnel soignant et aux malades avérés afin d'éviter qu'ils ne contaminent les autres. L'idée étant d'éviter la pénurie de masques. Pour Christophe Castaner, "les policiers ne sont pas en risque".  D'ailleurs, les  60.000 masques disponibles depuis le H1N1 dans les stocks de la DDSP 67 et de la police aux frontières vont être donnés au personnel soignant.

Une profession touchée par le virus

Reste que comme partout, les forces de l'ordre sont elles aussi touchées par le virus. "Nous nous sommes réunis en CHSCT ce mercredi 18 mars, et pour l'instant on comptabilise au sein de la Direction départementale de la sûreté publique (DDSP), neuf confinements, quatre cas positifs au Covid-19, et à la police judiciaire, quatre cas positifs au covid-19 , huit personnes confinées et 39 arrêts maladies quand même, c'est-à-dire des personnes à risque ou bien des personnes n'ayant pas été dépistées", précise Christophe Rouyer.
 
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