Le ministère de la Santé a annoncé ce mercredi matin qu'un premier cas de coronavirus était confirmé à Strasbourg. Il s'agit d'un homme de 36 ans qui revenait de Lombardie (Italie). Il est soigné au Nouvel Hôpital civil de Strasbourg. Son cas ne présenterait "pas de signe de gravité".
Le coronavirus covid-19 est arrivé en Alsace. Le ministère de la Santé l'a confirmé ce mercredi 26 février au matin : un premier cas de contamination est avéré à Strasbourg (Bas-Rhin). Le patient, un Strasbourgeois de 36 ans, revenait d'un séjour à Milan en Lombardie, en Italie. Il est actuellement hospitalisé, pour plusieurs jours, en isolement au Nouvel Hôpital Civil de Strasbourg pour bénéficier d'une surveillance et d'un traitement médical. C'est le 16e cas détecté en France depuis le début de l'épidémie.
Le directeur général de la Santé, Jérôme Salomon a par ailleurs précisé "qu'il ne présentait pas de signe de gravité". Il a également annoncé ce mercredi 26 février deux autres cas : un homme de 60 ans mort dans la nuit du mardi au mercredi à Paris et un autre, âgé de 55 ans, placé en réanimation à Amiens dans la Somme.
Investigations en cours auprès des proches
Des investigations sont menées par l'Agence régionale de santé, en lien avec Santé Publique France, pour identifier les personnes avec lesquelles le Strasbourgeois a eu des contacts étroits depuis l'apparition des symptômes. En fonction de la durée et du degré de proximité avec la personne infectée, Santé Publique France prévoit trois types de "cas contacts" : - si le risque est estimé "négligeable", aucune action n'est nécessaire
- si le risque est "faible", la personne est informée par un médecin de l'ARS. Elle doit prendre sa température deux fois par jour et contacter le SAMU en cas de fièvre ou d'apparition de symptômes
- si le risque est "modéré/élevé", la personne est mise à l'isolement à domicile durant une période de 14 jours et contactée deux fois par jour par l'ARS pour recueillir sa température
Des hôpitaux alsaciens prêts
Les hôpitaux alsaciens et du Grand Est se sont préparés à l'arrivée de ce virus venu de Chine. À la demande du ministère de la Santé, les Agences régionales de santé (ARS) ont activé, depuis le 11 février, un plan d'urgence renforcée. En plus des hôpitaux de Nancy (Meurthe-et-Moselle) et de Strasbourg, Mulhouse pourrait être mobilisé "en seconde intention."Le service des maladies infectieuses de l'hôpital de Strasbourg était prêt à accueillir ce type de cas depuis plusieurs semaines. En janvier 2020, nous avions pu visiter ce service spécifique. Les protocoles ont été établis bien à l'avance. Le patient traité ce mercredi se trouve donc vraisemblablement dans une chambre à pression négative, où l'air est filtré. Il en existe trois au sein de l'unité. Pour y accéder, il faut passer par un sas, "un petit endroit où il y a deux portes, pour faire la différence de pression entre le couloir et la chambre" indique le professeur Yves Hansmann, infectiologue au CHU de Strasbourg.
Le personnel doit lui aussi être protégé, avec un équipement spécifique, composé notamment d'un masque ultra couvrant, de lunettes, d'une blouse imperméable.
Prévenir plutôt que guérir
Pour diminuer les risques de propagation de la maladie, les recommandations indiquent en priorité aux personnes revenant de zones à risque de limiter les contacts avec leur entourage et les autres dans une période de 14 jours suivant leur retour de voyage. En cas de sortie inévitable, le port du masque est recommandé. Un masque chirurgical est suffisant.En cas de signes d’infection respiratoire (fièvre ou sensation de fièvre, toux, difficultés respiratoires) dans les 14 jours suivant le retour d’une des zones à risques, il ne faut pas se rendre chez son médecin, mais plutôt appeler le 15 en signalant son récent voyage. Dans ce cas également, le port d’un masque chirurgical est adapté pour prévenir la contamination de l'entourage.
Le ministère chargé de la Santé anticipe dès à présent la phase épidémique et travaille sur l’ouverture de lignes supplémentaires de production de masques.
Les "gestes barrières", comme se laver les mains régulièrement ou utiliser des gels hydro-alcooliques, sont des réflexes incontournables à adopter pour se protéger de la maladie comme pour se protéger des autres virus qui circulent en période hivernale.
Mardi 25 février, une suspicion de coronavirus avait plané pendant quelques heures sur l'hôtel de police de Strasbourg. Fausse alerte : le test réalisé sur le fonctionnaire du service voirie publique revenant de vacances de Vénétie s'est révélé négatif.