Crop circle de Blaesheim : les extraterrestres étaient des collégiens de sixième

Après l’apparition d’un "crop circle" (ou cercle de culture) à Saint-Hippolyte (Haut-Rhin) il y a quelques jours, celui découvert à Blaesheim (Bas-Rhin) ce mercredi 19 juin 2019 avait relancé les fantasmes. Il s’agit en fait d’un grand exercice de géométrie scolaire.
 

"Faire le buzz, ce n’était pas le but", démarre d’emblée Françoise Evrard, professeur de mathématiques au collège Le Gymnase Jean-Sturm. Car c’est bien elle qui a eu l’idée de ce crop circle à Blaesheim. Pas de Martiens dans cette affaire, juste une professeure comme on peut rêver d’en avoir une, qui vous sort du collège pour réaliser des expériences inoubliables.
 


"Il n'y a rien d'extraterrestre là-dedans"

"Apprendre à mes élèves à utiliser leurs outils de géométrie (équerre, compas etc), en dessinant des triangles ou des cercles sur un bureau, c’est bien, mais je voulais augmenter un peu la difficulté avec un exercice de géométrie plus important et plus complexe", explique-t-elle. Et c’est en voyant un reportage sur les crop circles sur internet l’été dernier qu’elle a l’idée d’en faire faire un à ses élèves de sixième. "Cela fait depuis septembre que j’y pense. Il a fallu trouver le champ, faire un gros travail préparatoire, ça ne s’est pas fait en quelques jours."

Pour l’enseignante, l’activité avait en plus l’avantage de répondre à plusieurs objectifs pédagogiques. "Le premier sur l’apprentissage de la géométrie. Le deuxième pour montrer aux élèves qu’il ne faut pas tout gober. Pour leur expliquer que les fake news qui parlent des martiens, c’est n’importe quoi. Qu’il n’y a rien d’extraterrestre là-dedans. Enfin, montrer que la réalité peut demeurer la même mais que ce sont les points de vue qui changent. On ne voit pas la même chose au ras-du-sol ou en l’air alors que la réalité est la même", développe Françoise Evrard.
 

Après plusieurs semaines de recherche, le maire de la commune de Blaesheim, Jacques Baur, et son frère Jean-Philippe, gérants du GAEC Gloeckelsberg, ont accepté de prêter une de leur parcelle contre un dédommagement qui sera effectué par l'établissement Le Gymnase Jean-Sturm. "Pour moi, c’était une bonne initiative. Un exercice pédagogique", explique le maire qui a averti en amont son conseil municipal.
 

"Je me suis quand même dit que ça allait faire parler"

La découverte d’un premier crop circle à Saint-Hyppolite, le 14 juin 2019, et l'agitation qui a suivi n’ont pas plus que cela découragé les protagonistes. "A ce moment-là, je me suis quand même dit que ça allait faire parler", indique le maire. "Dans la mesure où tout avait été fait en transparence, en accord avec les agriculteurs, en prévenant le conseil municipal et en plein jour, je ne pensais vraiment pas qu’on en parlerait, assure Françoise Evrard. Après, c’est vrai que je n’avais pas prévenu les médias."
 
Lundi 17 juin, vers 8h30, deux bus débarquent dont deux classes de sixième du collège Jean Sturm ainsi que quelques élèves de première inscrits en bac international. En 3h30, à l’aide de planches, ils couchent les blés pour réaliser les dessins et s’en vont.
 
 

Deux jours plus tard, lorsque les medias diffusent la photo du crop circle, la professeure de mathématiques voit les appels se multiplier sur son téléphone. "Les parents d’élèves me disaient "regardez on parle de nous". J’ai donc communiqué pour prévenir les médias de la nature de ces dessins", explique-t-elle.

Voilà donc le mystère du crop circle de Blaesheim résolu. Quant à celui de Saint-Hippolyte, il reste entier. Des pistes dans notre émission Pourquoi chercher plus loin ? consacrée à la culture graphique, et notamment au crop circle (à partir de 7'40)
 
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