Culotte menstruelle : le pari d'une société strasbourgeoise "pour que les femmes soient à l'aise pendant leurs règles"

Trop de femmes ont des soucis avec leurs tampons ou serviettes hygiéniques. Partant de ce constat, Lise Gerard, une Strasbourgeoise de 28 ans, se lance dans la création et la commercialisation d'une culotte menstruelle, autrement dit une "culotte de règles". Sans tabou, elle nous explique. 

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Depuis la nuit des temps, chaque mois, elles s'invitent dans le quotidien des femmes. Longtemps sujet tabou, les règles s'invitent aussi, mais depuis peu, dans les conversations. Tampons, serviettes hygiéniques, cup ou rien du tout (on appelle cela le flux instinctif)... à chacune, sa technique. Lise Gerard, une jeune Strasbourgeoise de 28 ans, parie, quant à elle, sur un autre produit encore méconnu : la culotte menstruelle.


Une expérience personnelle

Suite à des soucis de santé, Lise a dû arrêter de porter des tampons. Elle opte alors pour les serviettes hygiéniques dont elle se découvre allergique très rapidement. Pendant un temps, elle décide de ne plus rien porter du tout jusqu'à ce qu'en 2014, elle se mette à coudre ses propres culottes. L'idée d'en faire profiter d'autres femmes commence à germer.

Avant de se lancer, elle décide de se lancer dans une enquête auprès de 380 femmes qui doivent répondre à trois questions :
  1. Qu'est-ce qu'elles utilisent pendant leurs règles?
  2. Seraient-elles partantes pour une culotte menstruelle?
  3. Qu'est-ce qu'elles attendraient d'une telle culotte?
A sa grande surprise, Lise Gerard découvre que 50% des femmes doivent composer avec des soucis générés par les tampons et serviettes, produits jetables par excellence. 80% des femmes interrogées sont intéressées par un tel concept. 

Elle lance alors une cagnotte Ulule pour se lancer dans la fabrication de 100 culottes menstruelles. Le résultat dépasse ses espérances : en un mois de collecte, elle rassemble de quoi confectionner 353 culottes.
 
 

LilY Basic : une culotte technique et féminine

Le concept de la culotte menstruelle n'est pas neuf . "C'est ce que portaient nos grands-mères avant le lobbying du coton ne passe par là", précise la jeune femme. Ce qui change, ce sont les matériaux utilisés. L'innovation textile est encapsulée dans la culotte : en clair, la partie absorbante est fabriquée à partir de tencel, la pulpe de l'eucalyptus. "Cette essence a  l'avantage de nécessiter peu d'eau, contrairement au bambou, par exemple", explique Lise Gerard. Le tencel est la fibre la plus intelligente de la culotte menstruelle car elle régule la transpiration, neutralise les odeurs et apporte une sensation de fraicheur. 


Toutes les femmes méritent d'être à l'aise au quotidien pendant leurs règles
- Lise Gerard, fondatrice de LilY Basic-


Deux modèles sont créés : l'un pour les flux légers (la culotte remplace l'équivalent de un à deux tampons par jour) et l'autre pour les flux abondants (elle permet d'économiser 3 à 4 tampons quotidiens). 36 euros pour le premier modèle, 39 pour le second. Les culottes sont confectionnées de la taille du 34 au 48; un modèle est prévu pour les 12-14 ans.

Pour le lavage, rien de plus simple : on la rince à l'eau claire et au savon doux, avant de la glisser dans le lave-linge. Comme pour toutes les lingeries, les adoucissants et les sèche-linge sont à proscrire.
 

Des culottes fabriquées en France

Lise Gerard mise pour le moment sur le fabrication française : la dentelle de Noyon qui borde la petite culotte provient de Calais, dans le Nord de la France. Modal et coton sont tissés en France également. Les culottes sont ensuite acheminées jusqu'à leurs bénéficiaires, via l'Alsace. Son objectif : atteindre les 2.000 culottes vendues d'ici la fin de l'année
 

Faites votre choix

Il y a deux ans, la diffusion sur France 5 du documentaire Tampon, notre ennemi intime d’Audrey Gloaguen pointe du doigt le flou entretenu autour de la composition des tampons. A y regarder de plus près, une étude commandée en août 2016 par le secrétariat d’Etat à la Consommation révèle la présence de dioxines et de phtalates dans les tampons.

Charmant...quand on sait que les dioxines font partie des substances chimiques les plus dangereuses selon l'OMS et que les phtalates sont classés parmi les perturbateurs endocriniens. On peut comprendre que les femmes, utilisant en moyenne 11.000 tampons ou serviettes hygiéniques dans leur vie, cherchent des méthodes alternatives.
 
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