Mort de Roger Hassenforder : "un facétieux de grande classe", salue le monde du cyclisme alsacien

Roger Hassenforder, ancien maillot jaune du Tour de France 1953, s’est éteint dimanche 3 janvier 2021 à Colmar. Le monde du cyclisme retient les performances mais aussi la personnalité hors-normes d’un "facétieux de grande classe".

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Il s’est élancé dans la nouvelle année pour une dernière échappée funèbre. L’ancien coureur cycliste alsacien, Roger Hassenforder, surnommé "Hassen le magnifique", est mort à l’âge de 90 ans ce dimanche 3 janvier 2021. Depuis, les hommages se multiplient pour saluer le parcours et la mémoire d’un homme aussi doué pour les courses que pour les pitreries.

"C’était un facétieux de grande classe. Il aimait vivre. Et en cela, il était capable de tout", se souvient l’un de ses amis et ancien président du comité d’Alsace de cyclisme, Maurice Koehler. "J’avais 9 ans quand je l’ai connu. Roger s’entrainait au Ladhof, moi j’aimais le cyclisme, et il m’avait laissé une carte où il avait écrit "à mon petit camarade". C’était très sympa de sa part".

Jovial, trublion, anticonformiste, les qualificatifs ne manquent pas quand il s’agit de décrire Roger Hassendorfer dont la popularité s’est en grande partie bâtie sur un "tempérament à part". "Lors des critériums d’après-Tour, il était demandé partout parce qu’il faisait le cinéma, il faisait le pitre", confie encore Maurice Koehler.

Huit étapes du Tour de France à son palmarès

L’histoire retiendra par exemple, cette petite phrase lancée en forme de boutade, révélatrice de son goût pour la provocation. "J'ai un Bobet dans chaque jambe", avait-il déclaré au cours d’une interview, par référence au triple vainqueur du Tour à qui il était sans cesse comparé,  Louison Bobet.

Des sorties médiatiques et des "coups" imprévisibles, comme en 1956 lorsqu’en pleine étape Cannes-Marseille, il réussit le tour de force d'entraîner une partie du peloton dans la Méditerranée pour un bain, en raison de la chaleur mais plus sûrement à cause d'un coup de pub dans Paris-Match.

"Ce jour-là, racontait-il, j'avais neuf minutes d'avance et le rédacteur en chef (Raymond Cartier) me proposa la Une contre un bain de mer. Quand je suis sorti de l'eau, tout sentait le sel y compris les bananes. D'autres coureurs m'ont suivi. Le soir, j'ai failli être exclu".

Des faits occultants presque les performances sportives "incroyables" qui ont marqué la carrière du sportif, concèdent ses plus proches compagnons.

 

 

Dans les années 50, le coureur né le 23 juillet 1930 à Sausheim (Haut-Rhin), a remporté huit étapes du Tour de France et a même porté le maillot jaune durant quatre jours lors de sa première participation, en 1953. ll gagna aussi le Critérium national à trois reprises (1954, 1956, 1958), le Tour du Sud-Est (1953), les Boucles de la Seine (1959), ainsi que le Championnat de France de poursuite (1954).

"Il aurait pu faire plus si il avait pris ça plus au sérieux. Il avait du talent. Il a reconnu d’ailleurs lui-même qu’il aurait pu faire mieux, après coup", analyse Jean-Paul Weibel, ami et président de l’association des anciens coureurs cyclistes d’Alsace. "Il a gagné de belles courses. Quand il s’entraînait, il pouvait aller très loin. Mais il a fait tellement de coups. Aujourd’hui on ne peut plus être comme ça. Sinon on a une amende tout de suite. Ce n’est plus autorisé. C’est sérieux maintenant", reprend Maurice Koehler.

Après avoir couru pendant treize saisons de 1953 à 1965, le clown de la petite reine avait raccroché le vélo pour ouvrir un hôtel-restaurant en son nom à Kaysersberg. Une affaire qu’il avait abandonnée peu avant les années 2000. Ces derniers mois, affaibli, il avait intégré le centre départemental de repos et de soins de Colmar, où il s’est éteint. Les obsèques de Roger Hassenforder devraient se dérouler dans les prochains jours à Kaysersberg, dans la plus stricte intimité familiale.

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