Déconfinement : en Alsace, le vélo classique ou électrique envisagé pour éviter les transports en commun

A partir du 11 mai, il sera à nouveau possible de se balader à vélo. Pas encore de faire du cyclotourisme, ni même un tour en famille, mais seul. Si ce n’est pas idéal, c’est un début. Certains envisagent même le vélo pour remplacer les transports en commun, après le déconfinement.

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Se balader à vélo, dans la nature, sur les pistes cyclables ou simplement dans les rues, juste pour le plaisir, sera de nouveau possible, après le confinement. On ne pourra pas encore, dans un premier temps, faire du cyclotourisme, ni même un tour en famille, mais seul. Si ce n’est pas idéal, c’est un début pour se dégourdir les jambes et recommencer à refaire un peu de sport en extérieur, pour ceux qui ne pratiquent pas la course à pied ou la marche. Du vélo-sport, du vélo-loisir, mais peut-être même du vélo-anticovid...

Certains citoyens ont apparemment envie de prendre désormais le vélo, à la place de leur voiture ou à la place d'un bus ou d'un tramway. Les plus courageux pourraient même remplacer certains trajets en train. 

Les marchands de cycles alsaciens font partie des témoins du début de cette tendance. Dès la date de déconfinement connue, même si elle reste sous réserve d’un état sanitaire satisfaisant, le téléphone de l’un des plus importants spécialistes de vélos électriques du Bas-Rhin, s’est mis à sonner. Jusque-là, seul le service de réparation restait en activité, en mode réduit cependant, puisque le public ne pouvait pas venir ; c’est le service réparation qui allait à lui. Mais le début du changement semble amorcé. "Il y a pas mal de monde qui nous appelle, pour venir dès notre réouverture, le mardi 12", explique Sébastien Oberlé, le responsable du service technique de Alsace Vélo Passion, à Marlenheim. "Le carnet de rendez-vous de la boutique a recommencé à bien se remplir et on espère que les gens pourront effectivement venir".


Le vélo électrique comme alternative aux transports en communs

Depuis plusieurs années, l’intérêt pour le vélo à assistance électrique va croissant, mais la crise sanitaire que nous traversons pourrait bien lui donner un coup de pouce inattendu. "Les personnes qui appellent nous le précisent, elles sont tentées de remplacer leur propre véhicule ou les transports en commun qu’ils prenaient jusque-là, par un vélo électrique. Ils veulent être moins confinés et potentiellement en contact avec la maladie".

Des appels qui annoncent une reprise d’activité encourageante pour ce professionnel, car le printemps est habituellement une saison de forte demande, or "là, le plus gros de la saison est passé, notre espoir est de limiter la classe. Pour l’été, il faudra voir si l’on peut de nouveau se déplacer à l’étranger, sinon il y aura peut-être des ventes pour ceux qui veulent faire des vacances en France, à vélo électrique. On se fait des petits films, dans l’espoir de s’en sortir", dit Sébastien Oberlé dans un sourire.

S’il espère tellement la reprise, c’est parce que le meilleur chiffre d’affaires se réalise théoriquement au printemps et que le démarrage de la saison annonce aussi la tendance des mois suivants : "quand il y a du monde au printemps, il y aura du monde toute l’année".

Même écho chez un vendeur-réparateur strasbourgeois. Brice Scheibling est gérant de Esprit Cycles. "Je reçois actuellement, sur rendez-vous, des clients intéressés par l'achat d'un vélo. Ils m'ont clairement précisé que c'était pour ne plus prendre les transports en commun, entre la maison et le lieu de travail. C'est un changement de comportement qui pourrait se développer. Il faudra même voir si les commandes pourront être honorées, car la crise sanitaire a interrompu la production de certains fabricants."

 

Les clients se renseignent aussi actuellement pour les vélo-cargo, les vélos avec sacoches ou panier. Par ailleurs, comme les batteries ont gagné en performance, ils se rendent compte qu’ils peuvent facilement parcourir dans les 90km.
 

Affluence attendue dans les ateliers de réparation

Officiellement, les ateliers pouvaient rester ouverts, mais les conditions exigées pour désinfecter les vélos à l'arrivée et les outils touchés par les réparateurs étaient ingérables au départ. "Nous faisions uniquement les urgences pour le personnel médical et ceux qui avaient besoin de leur vélo pour raison professionnelle. Maintenant, nous sommes prêts pour accueillir tous nos clients, nous avons organisé les choses" explique le gérant, "et nous allons probablement ouvrir le samedi 2 mai". Pour faire face à la demande qui sera forte, et éviter trop de monde au même endroit, nous ouvrons même un troisième espace, situé au Neudorf, en plus de notre magasin de vente et de notre atelier de Strasbourg, qui peut accueillir une quarantaine de vélos."
 
 

La demande en "Vél'hop" augmente elle aussi

Les demandes de vélos partagés strasbourgeois, les Vél'hop, pourraient également augmenter. Les prémices sont sensibles. "Pour l'instant, nous avons des appels de personnes qui se renseignent ", précise Camille Janton, la directrice de Strasbourg mobilités, "ce sont des personnes qui souhaitent disposer d’un vél’hop et qui ne connaissent pas le dispositif". De toute évidence, ce sont là aussi des démarches liées à l'épidémie de covid19, car les demandes de location sont faites pour plusieurs mois. "Nous allons rouvrir dès que nous y seront autorisés, car il faudra accueillir ces nouveaux clients ainsi que les anciens, avec leur vélos qui n’ont pas servis pendant l’hiver et le début du printemps. Pour cette maintenance, on devrons faire face à un afflux éventuel des clients."

Avec 6.500 vélos standards et 300 avec assistance électrique, une dizaine de tandems, 80 vélos pour enfants et une dizaine de vélos cargo, la pénurie ne sera pas immédiate. D'ailleurs en cas de besoin, l'Eurométropole de Strasbourg, qui compte près de 600 kilomètres de pistes cyclables, devrait trouver les solutions adaptées.  

Nul doute que l'épidémie du covid19 laissera des traces dans de nombreux domaines de nos vies, et peut-être aussi dans nos modes de déplacement. En Alsace et à Strasbourg, les citoyens se projettent déjà, de toute évidence, vers des moyens de déplacements différents et notamment le vélo.

Pour l'instant, l’Etat accorde une aide pour l’acquisition d’un VAE, vélo à assistance électrique. Nul doute que s’il aidait aussi les particuliers dans l’acquisition d’un vélo standard, tout le monde serait gagnant. A Paris, la mairie accorde des aides pour différents types de vélos, si ça pouvait être le cas partout, cela contribuerait probablement à la relance du secteur.
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