Deux sœurs participent à un raid sportif dans le désert, en soutien aux enfants qui dorment dans la rue

Pour la deuxième année, une Strasbourgeoise participe au Raid multisport Sahraouiya, au Maroc, un ensemble d'épreuves sportive en binôme, au profit d'actions sociales. Son but est de soutenir une association locale qui aide des enfants à la rue, et cette année, elle entraîne sa sœur dans l'aventure.

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Hélène Klenklé est éducatrice spécialisée et maman de quatre enfants. En février 2024, elle a participé pour la première fois au Raid Sahraouiya, dans la baie de Dakhla, au Maroc, un raid multisport, 100% féminin et solidaire. Au-delà du défi sportif, c'est avant tout la dimension sociale de cette compétition qui l'avait attirée.

Son objectif était de lever des fonds pour l'association strasbourgeoise Un toit pour nos élèves, qui regroupe des enseignants du quartier de la Meinau, engagés pour aider des élèves sans domicile et leurs familles. Un objectif atteint au-delà de ses espérances, puisqu'elle avait réussi à récolter l'argent nécessaire pour payer les charges (chauffage et électricité) d'une famille sans domicile gracieusement logée par la Ville.

C'est pourquoi, en ce début d'année 2025, elle se prépare à participer à une nouvelle édition du raid, la 11ᵉ, qui se déroulera du 1ᵉʳ au 8 février. Et cette fois, elle formera un binôme avec sa propre sœur, Jeanne Mérignac.

Soutenir des enfants à la rue à Strasbourg

"Cette année, je remets le couvert, vu l'impact pour notre association" explique Hélène Klenklé. D'un raid à l'autre, son but reste le même : donner plus de visibilité et de moyens à la petite association locale qu'elle soutient activement au quotidien.

Elle raconte : "'Un toit pour nos élèves' a été créée il y a six ans par un groupe de profs de la Meinau, suite au constat que certains de leurs élèves, qu'ils avaient en classe durant la journée, dormaient dehors la nuit." Et malheureusement, en six années d'existence, l'utilité de cette association ne s'est jamais démentie, bien au contraire.

"Notre objectif est d'alerter les pouvoirs publics et les citoyens, liste-t-elle. Et de faire appel à la générosité des gens, pour apporter des couvertures, un repas, des affaires scolaires, des produits d'hygiène ou de première nécessité, des couches, du lait… Ou bien ouvrir leur porte à une famille pour quelques nuits." Elle-même propose parfois ce type d'hébergement provisoire, car "quand je connais les gens, je n'arrive tout simplement pas à les laisser dehors."

Mais pendant longtemps, l'association peinait à se faire connaître. "On est nuls en communication, on n'est pas présents sur les réseaux sociaux." D'où l'importance de cette visibilité nouvelle grâce au Raid Sahraouiya. "Avant que je lève des fonds avec le raid, l'association vivotait avec très peu de moyens, rappelle-t-elle. Mais dans le contexte du raid, notre cagnotte en ligne gonfle. Et je peux mettre un focus sur ce qui se passe dans les rues de Strasbourg, et sur nos actions de bénévoles." En touchant toujours davantage de monde.

Les sommes qu'elle espère récolter cette année seront à nouveau destinées à ces familles qui vivent dans une précarité extrême. "Acheter à manger, ou acheter un matelas gonflable, si besoin." Voire "payer une nuit d'hôtel" si aucune autre solution d'hébergement ne se présente.  

Une aventure humaine autant que sportive

L'an passé, Hélène Klenklé est partie au Maroc en binôme avec sa meilleure amie qui, malheureusement, "a dû abandonner au bout de deux jours, à cause d'un gros souci de santé." Elle a fini les épreuves avec une nouvelle coéquipière, Myriam El Aarad, elle aussi lâchée en cours de route par sa partenaire. Les deux jeunes femmes ne se connaissaient pas du tout, mais ont "passé une semaine parfaite."

Le Raid Sahraouiya se compose d'une dizaine d'épreuves sportives de haut niveau : VTT, trail (course à pied en pleine nature), course d'orientation, run and bike (un membre du binôme est sur un VTT tandis que l'autre court à ses côtés), trail de nuit avec lampe frontale, descente en rappel, canoë, bootcamp (un parcours du combattant avec cordes, poussée de pneus, mur à monter, obstacles à sauter…) ainsi qu'une épreuve surprise (tir à l'arc, golf ou épreuve des poteaux, qui demande à tenir debout sur un poteau de bois entouré d'eau, etc.)

Parmi les participantes, "beaucoup de Marocaines, pas mal de Françaises, et pas mal de nanas d'autres pays d'Afrique, Cameroun, Sénégal, Afrique du Sud…" Environ 700 femmes de 25 nationalités.

"J'étais partie pour faire du sport et passer une semaine avec mon amie, mais je ne m'attendais pas à une ambiance aussi envoûtante, se souvient Hélène Klenklé. C'était une semaine magique." Dithyrambique, elle décrit "une atmosphère hyper-positive de sororité forte", une "bienveillance vraiment cool" et des rencontres "improbables", quasi impossibles ailleurs. Elle évoque "des mères de famille de 50 ans qui n'avaient jamais quitté leur mari, et venaient participer à ce raid pour se dépasser". Ou encore "des animatrices de téléréalité, qui sont en fait des sportives de haut niveau, hyper-solaires et hyper-rigolotes."  

Avec certaines d'entre elles, depuis l'an dernier, le contact est resté quasi-quotidien : "On discute tous les jours sur whatsapp, on rigole, on se projette au-delà de tout ce que je pouvais imaginer."

Cette fois, elle entraîne sa sœur

Subjuguée par cet esprit d'entraide et de convivialité, Hélène Klenklé n'a donc pas hésité à "rempiler". D'autant plus que les organisateurs du Raid Sahraouiya sont eux-mêmes "hyper-engagés autour des questions liées au statut de la femme au Maroc. Ces deux dernières années, ils ont levé des fonds pour l'ONG SOS villages d'enfants." Et à la fin de la semaine, des enfants bénéficiaires ont pu rencontrer les participantes au raid, "et on a organisé des activités sportives avec eux."

Après sa meilleure amie, qui n'a donc pas pu arriver jusqu'au bout, la jeune femme a réussi cette fois à convaincre sa jeune sœur, Jeanne Mérignac, neuropsychologue, de l'accompagner. "Je sais qu'elle est très engagée autour du féminisme", assure-t-elle. Elle a dû faire preuve de persuasion pour lever ses doutes concernant ses capacités sportives, "mais après trois discussions, c'était parti."

Le haut niveau d'exigence des épreuves n'est pas négligé pour autant, et les deux jeunes femmes s'entraînent depuis des semaines. Un entraînement conséquent. "Il ne faut pas rigoler, l'an dernier, on n'y allait pas les mains dans les poches, reconnaît Hélène Klenklé. Je fais du sport toute l'année, je sais à quoi m'attendre."

Quand leurs agendas respectifs le leur permettent, elles se retrouvent. "Ce week-end, on a réussi à organiser du bike and run. Et la semaine prochaine, on a prévu une session de canoë." Le reste du temps, "le gros du travail se fait individuellement, avec un débrief commun."

Des préparatifs personnels, pour être au mieux de leur forme lorsqu'elles se retrouveront lors de cette aventure hors du commun. D'ailleurs, Hélène Klenklé voit déjà plus loin. Pour elle, ce deuxième raid ne sera certainement pas le dernier. "Je me dis que ça va devenir mon rendez-vous annuel de début février", sourit-elle.  

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