Match à suspens dans la 3e circonscription du Bas-Rhin. Le député sortant, André Schneider, quitte son siège. Si Bruno Studer, candidat de la majorité présidentielle, bénéficie d'un contexte favorable, les candidats LR et PS misent sur leur ancrage local.
La 3e circonscription du Bas-Rhin : un secteur urbain composé de quartiers favorisés, d'autres plus populaires et des communes de proche banlieue.André Schneider (LR), au Palais-Bourbon depuis 20 ans, ne brigue pas de nouveau mandat. En 2012, le député sortant avait été réélu par une courte majorité (50.99%) contre la candidate Europe écologie les verts-Parti Socialiste Andrée Buchmann.
Les cartes vont être fortement rebattues les 11 et 18 juin. La tendance nationale va-t-elle jouer dans cette circonscription ?
Ce secteur a placé Emmanuel Macron en tête au premier tour de la présidentielle (25,39%), devançant Jean-Luc Mélenchon (21,82%) et François Fillon (20,25%). Les trois candidats réalisent de meilleurs résultats qu'au niveau national.
La candidate du Front national, Marine Le Pen, obtient également plus de voix (16,84%) que dans le reste de Strasbourg.
Fort du score de son candidat à la présidentielle (74% au second tour), le représentant En marche !, Bruno Studer, est en bonne position pour l'emporter.
Notre sondage Ipsos/Sopra Steria donne, pour l'heure, une large avance à l'alliance En marche!-MoDem à l'échelle nationale.
Une tendance qui diffère toutefois dans le Grand Est où seuls 48% des personnes sondées souhaiteraient accorder une majorité de députés favorables au président nouvellement élu, contre 52% pour la tendance nationale.
Le candidat de La République en marche, en déficit de notoriété, s'est fait connaitre pendant la campagne présidentielle. Référent En marche ! dans le Bas-Rhin, ce professeur d'Histoire géographie en zone prioritaire de 39 ans a été le principal coordinateur de la "Grande marche" à Strasbourg.
Une campagne de terrain menée pendant plusieurs mois avant de prendre lui-même la parole lors du meeting d'Emmanuel Macron, le 4 octobre dernier.
Réaction du responsable #EnMarche à #Strasbourg Bruno Studer #Presidentielle2017 pic.twitter.com/AAvpecqIAk
— France 3 Alsace (@F3Alsace) 7 mai 2017
Le candidat REM, un temps à l'UDI, promet en premier lieu un renouvellement politique, leitmotiv de la majorité présidentielle. Il s'engage, par exemple, à rendre compte de son action et des projets à venir tous les six mois. Bruno Studer souhaite également "conforter la place de Strasbourg, capitale européenne".
"La transition écologique sera le fil rouge de toutes mes décisions", assure-t-il. Une priorité moins partagée par les candidats REM.
Le référent En marche ! a par ailleur alerté sur l'appropriation de l'étiquette majorité présidentielle.
Les candidats des partis traditionnels misent en effet plus sur leur ancrage local que leur appartenance politique.
Car si le candidat En marche ! pourrait l'emporter, rien n'est moins sûr dans cette circonscription traditionnellement divisée.
"Efficacité, proximité, sincerité." Georges Schuler, ancien suppléant d'André Schneider, mise sur son implantation locale pour l'emporter.
Le maire de Reichstett et conseiller régional de 62 ans est investi par l'alliance UDI-LR.
Le candidat évoque la moralisation de la vie politique et place le logement parmi ses priorités pour "permettre à chacun de trouver un logement adapté à ses moyens et à ses budgets". Cet ancien professeur de sport met également en avant son investissement dans le milieu associatif.
Bien que l'éparpillement des voix lui fasse probablement défaut le 11 juin, Georges Schuler pourrait prendre la succession du député sortant.
Serge Oehler porte les couleurs du parti socialiste. Pas d'alliance cette année avec Europe écologie les verts.
L'adjoint au maire de Strasbourg en charge des sports propose, entre autres, "l'introduction de 50% de bio dans les restaurants d'entreprises et scolaires" et une "Europe forte". "Je ferai corps avec le gouvernement dans la lutte contre le terrorisme", écrit le socialiste dans son programme, marquant la volonté de travailler avec la majorité présidentielle.
Un engagement comme un héritage familial. Son père, Jean Oehler, a siégé à l'Assemblée nationale dont pour la 3e circonscription, de 1981 à 1993.
Floriane Dupré, 27 ans, devrait capter un nombre de voix important à gauche, après les très bons scores du candidat de la France insoumise à la présidentielle dans la circonscription.
La candidate, qui travaille dans une association environnementale et membre de "Stop Fessenheim", milite pour l'écologie sociale. Elle promet d'appliquer "L'avenir en commun", le programme du mouvement.
La candidate frontiste, Diana Garnier-Lang, bénéficie également d'un réservoir de voix important dans la circonscription. Le parti est arrivé en troisième position aux législatives de 2012.
Cette administratrice de sociétés de 45 ans, sans mandat politique, s’était déjà présentée en 2012 dans la 8e circonscription, et était arrivée 2e, derrière Frédéric Reiss (LR).
15 candidats en lice
Si le siège de député devrait se jouer entre l'un des cinq candidats ci-dessus, dix autres prétendent également à l'Assemblée nationale.- Xavier Codderens est candidat pour le Parti de la France, dissident du Front national. Il a été candidat du FN dans cette même circonscription en 2002.
- Antoine Splet est candidat pour l'alliance Parti communiste français-Front de gauche
- Yves Laybourn (DIV)
- Marie-Claire Lechêne porte les couleurs de Lutte ouvrière
- Sylvie Marinet est candidate pour l'Union populaire républicaine.
- Julie Roesch défendra le Parti animaliste pour donner plus de visibilité à la question animale.
- Christelle Syllas est candidate Europe écologie les verts, sans alliance avec le Parti socialiste contrairement aux législatives de 2012.
- Lucienne Anthiaume est candidate Debout la France.
- Salih Caglar est candidat pour le Parti égalité justice.
- Andrée Munchenbach porte les couleurs du parti alsacien Unser land.