Si le Front National s'enracine à la campagne, le scénario est différent dans les grandes villes. A Strasbourg, le FN ne recueille que 12,16%, loin derrière Emmanuel Macron qui arrive en tête avec 27,7%, suivi par Jean-Luc Mélenchon avec 24,3%. Des résultats qui détonnent dans le paysage alsacien.
Le vote des Strasbourgeois se distingue une nouvelle fois de celui des habitants des plus petites communes de la région. Ni Marine Le Pen ni Francois Fillon n'occupent les deux premières places, mais Emmanuel Macron et Jean Luc Mélenchon. Roland Ries, le maire (PS) de la ville, explique que Strasbourg "a beaucoup changé, politiquement et sociologiquement en l'espace de dix, quinze ans", de plus, "le Parti Socialiste issu du congrès d'Epinay de 1971 est aujourd'hui en fin de course", ajoute l'élu.
Les leaders d'"En Marche" et de la "France Insoumise" font donc les meilleurs scores à Strasbourg. Cette nouvelle donne politique s'explique aussi par la diversité des populations vivant dans la métropole alsacienne. "C'est plus cosmopolite", résume cet habitant rencontré place d'Austerlitz, "c'est certainement grâce au mélange des cultures de tous les étrangers qui vivent à Strasbourg, (...) ça fait la différence", ajoute une dame rencontrée au même endroit ce lundi après-midi.
Autre conséquence, comme au niveau national, le PS a volé en éclats dans la capitale européenne. Un échec signé Benoît Hamon selon le député PS Éric Elkouby qui accuse le candidat des socialistes de n'avoir pas su "rassembler les forces de gauche, (...) aujourd'hui, il ne peut s'en prendre qu'à lui même", expliquait dimanche soir le député.
Le FN, arrivé quatrième, devra trouver des voix supplémentaires face au candidat d'"En Marche" dont le score est ici supérieur à la moyenne nationale.