Treize élus strasbourgeois et alsaciens ont annoncé samedi avoir écrit au Président de la République pour lui proposer d'instaurer des "rencontres régulières" de la zone euro à Strasbourg, afin d'engager "une construction plus démocratique" de la monnaie unique. (Avec AFP)
Les signataires proposent au chef de l'Etat "d'organiser à Strasbourg des rencontres régulières des représentants des parlements nationaux de la zone
euro et du Parlement européen", peut-on lire dans ce courrier dont France 3 Alsace a reçu une copie. Ces rencontres de la zone euro dans la capitale européenne, seraient une étape "préfigurant l'installation d'un parlement de la zone euro que les peuples appellent de leurs voeux", ajoutent-ils.
Le courrier est signé par le maire socialiste Roland Ries, l'ancienne maire et sénatrice Fabienne Keller (Les Républicains), l'ancienne maire PS Catherine Trautmann et plusieurs sénateurs et députés de droite, de gauche et du centre. Le président socialiste de l'eurométropole Robert Herrmann, le président du conseil départemental du Bas-Rhin Frédéric Bierry (Les Républicains) et l'eurodéputée Anne Sander (groupe PPE) figurent également parmi les signataires.
Réagissant aux récentes négociations avec l'Allemagne qui ont abouti à un accord sur la dette de la Grèce, les élus strasbourgeois estiment que "la gouvernance de la zone euro souffre d'un déficit de légitimité démocratique". "Pour beaucoup de citoyens, les décisions prises semblent le fruit de négociations menées à huis clos et contribuent ainsi à nourrir un certain scepticisme européen", jugent les élus. "L'Europe a besoin de débattre. Nous sommes persuadés que le débat démocratique, loin de susciter le populisme, permet au contraire de le contenir et de l'endiguer", soulignent-ils. Les élus se réfèrent notamment à l'intervention du chef de l'Etat le 14 juillet 2015 "au cours de laquelle il a défendu la nécessité de doter la zone euro d'une instance de dialogues et de débats". Ils proposent au chef de l'Etat de se saisir de leur initiative pour "poser la première pierre d'une construction plus démocratique de la zone euro à Strasbourg". "Une telle instance de débat nous semble essentielle car si nous partageons une monnaie commune, nos politiques économiques et fiscales doivent être débattues au sein d'une instance commune", écrivent les élus.
Ce que dit la lettre des élus dans son intégralité :