11.000 personnes ont défilé aux couleurs de l'arc-en-ciel ce 17 juin dans les rues de la capitale alsacienne, avec un mot d'ordre : "Existons!". Une agression touche en France la communauté LGBTI+ tous les deux jours.
17 chars aux couleurs et à l'ambiance musicale très festives ont animé ce 17 juin les rues de Strasbourg, au départ de la place de l'Université. Ils étaient six l'an dernier, preuve que les organisateurs, sous la houlette de l'association Festigays, sont parvenus à "recréer du lien entre toutes les associations, les mobiliser", objectif prioritaire du président de la structure, Matthieu Wurtz.
Car tous défendent le même constat, et le même combat. "On est aujourd'hui toujours persécuté, victimes de discriminations, dans nos familles, dans nos cercles d'amis, au travail." Le dernier rapport sur les LGBTIphobies rend compte d'une hausse de 28% du nombre d'agressions homophobes en 2022.
Alors "il faut continuer d'expliquer ce qu'est une orientation sexuelle, une identité sexuelle, expose Matthieu Wurtz. Pour que les gens comprennent, et donc acceptent, il fait commencer à la base, avec les plus jeunes. L'école a un rôle à jouer, cela doit être obligatoire".
Un message militant, que la tonalité festive de la journée ne vient pas masquer, au contraire. Le mot d'ordre du jour, "Existons!", se déploie d'abord dans le village de la place de l'Université, où des stands d'associations permet rencontres et discussions.
Puis, après 14h et les prises de paroles officielles, un cortège de 11.000 personnes s'élance. "C'est l'occasion de représenter la team LGBT, s'enthousiasme une jeune femme. Moi, je travaille dans le social, et de l'homophobie, j'en vois tous les jours... On est au 21e siècle, ça ne devrait plus exister!"
Dans la foule également, deux amies, qui se présentent comme "lesbienne non-binaire" pour l'une et "pansexuelle" pour l'autre, ont elles envie d'avoir de l'espoir. "Moi je trouve que ça commence à rentrer dans les moeurs, même si quelques problèmes subsistent... On peut aimer tout le monde, qui ont veut, on ne veut plus d'étiquettes!"
"Je suis là pour la visibilité de tout le monde, pour l'égalité de tout le monde, de toutes les identités sexuelles, renchérit un jeune homme.
On n'est pas là pour convaincre, mais pour avoir les mêmes droits que tout le monde, tout simplement
Un participant de la marche des visibilités
"Pour moi, c'est un jour important, revendique cet homme, chapeau rose sur la tête. Je ne suis pas de Strasbourg, mais je voulais être là. Rien qu'en rejoignant le cortège, je me suis fait insulter par deux jeunes passantes. Il y a toujours des problèmes d'insultes, voire de harcèlement, et ça, ce n'est pas acceptable!".
Dans le cortège strasbourgeois ce 17 juin, heureusement pas d'incident à déplorer, comme ce fût le cas à Toulouse ou Lyon le 10 juin. L'ambiance est restée à la fête, même si un peu moins de monde a défilé qu'en juin 2022, la chaleur en aura peut-être découragé certains...