Vous avez dû voir passer cette photo une dizaine de fois sur les réseaux sociaux. Le soleil, pile-poil aligné avec la flèche de la cathédrale de Strasbourg. Ce phénomène porte un nom : le Strasbourghenge, à contempler sans modération.
Le phénomène n'est pas rare mais toujours aussi éblouissant. Deux fois par an, au mois de mars et d'octobre, le soleil vient toucher la flèche de la cathédrale de Strasbourg. Un spectacle dont les photographes, professionnels comme amateurs, ne se lassent pas d'afficher. Depuis le 9 octobre environ, des dizaines de clichés de la cathédrale, avec un alignement plus ou moins réussi, emplissent nos réseaux sociaux.
C'est le succès du Strasbourghenge. Il fait référence au "stoneshenge", ce monument mégalithique datant de 3000 ans avant Jésus-Christ et situé dans le sud de l’Angleterre. Le positionnement des pierres y a été défini en fonction du lever et du coucher du soleil. A Strasbourg, la cathédrale étant le seul point de référence, il faut se lever tôt pour apprécier le moment.
"On sait que ça va se passer mais on ne sait pas si on va le voir"
7h42. C'est l'heure à laquelle Vincent Fischer, photographe amateur, a pris sa photo. "C'est très court, ça dure quelques clichés seulement. Le soleil n'est dans l'axe qu'une vingtaine de secondes." Grâce à une application de prévisions météo, il a choisi la journée de dimanche pour définir la position parfaite du soleil. Un bon timing donc, mais aussi un bon spot, car depuis cinq ans, les Strasbourgeois sont de plus en plus nombreux à venir admirer le spectacle depuis l'une des passerelles rue Jean Giraudoux et Paul-Eluard, au nord-ouest de la ville.
"Je suis arrivé 40 minutes plus tôt pour avoir la meilleure place sur le pont. Au début on était trois, puis très vite, une quinzaine. C'est devenu le rendez-vous annuel pour immortaliser le moment. La route, le soleil, la cathédrale, ça reste très classique mais il y a une belle ambiance", souligne Vincent Fischer.
Une question d'orientation
Durant le Strasbourghenge, les jours se raccourcissent (en octobre) ou s'allongent (en mars), ce qui permet d'avoir un alignement parfait à des moments très précis.
"En hiver, le soleil est plus bas et se lève au sud-est. Cette fois, la météo propice a aussi joué, ce qui n'est pas toujours le cas. Au final, tout dépend du point de vue, on pourrait voir le soleil toucher la cathédrale à n'importe quel endroit. Tout est une question d'orientation et d'inclinaison de l'axe", explique Alexandra Herrgott, astronome amatrice.
Le phénomène est également visible à Paris, à Manhattan ou encore en Egypte avec les pyramides de Khéops. A Strasbourg, il ne reste plus que quelques jours pour observer ce panorama exceptionnel. Prochain rendez-vous en mars 2022.