La majorité des 65 professeurs du lycée Pasteur à Strasbourg sont en grève, ce mardi 5 mars, pour protester contre une baisse du nombre d'heures d'enseignement donné à leur établissement, à partir de la rentrée 2019. Le tout dans le contexte d'une réforme du lycée qu'ils jugent "improvisée".
Les enseignants du lycée Pasteur à Strasbourg réclament plus de moyens pour pouvoir mettre en place la réforme du lycée et éviter la suppression "de nombreux demi-groupes" si la dotation horaire allouée à l'établissement à partir de la rentrée prochaine n'évolue pas.
"Le mouvement est massif puisque, sur soixante-cinq collègues attendus aujourd'hui au lycée, plus de cinquante sont actuellement en grève ce qui fait un peu plus de 80% de grévistes", pose Elisabeth Jacquet du syndicat enseignant SNES-FSU.
Un prévis de grève avait été déposé il y a un mois par les deux principaux syndicats de l'établissement, le SNES-FSU et le SGEN-CFDT Alsace. Faute d'être reçus par le Rectorat, ils sont donc passés à l'action ce mardi. Dans leur ligne de mire, la baisse des moyens accordés à leur établissement à la rentrée prochaine.
"Nos classes sont surchargées à 35 élèves"
"Chaque année, les établissements reçoivent des nombres d'heures. Or cette année, avec la mise en place de la réforme du lycée, qui va démarrer en première l'an prochain, nous avonc reçu une dotation en heures qui est très inférieure à celle que nous avions précédemment. La conséquence, c'est que des cours ne pourront plus être assurés en demi-groupes, ce qui était important pour nos élèves. La presque totalité des cours sera assurée en classe entière or nos classes sont surchargées à 35 élèves. Les conditons d'enseignement vont donc être dégradées", développe Elisabeth Jacquet.
"Donnez-nous les moyens de faire cette réforme"
Dans le viseur des professeurs donc, une réforme du lycée qu'ils jugent "improvisée". "Si vous voulez que nous fassions la réforme, donnez-nous les moyens de la faire. Nous sommes sur une contradiction, la réforme telle qu'elle est prévue par le ministre nécéssite des moyens supplémentaires notamment pour assurer les enseignements de spécialité en première. On dit aux familles et aux élèves "vous avez le choix de l'enseignement de spécialité" or les moyens qui sont donnés ne permettent pas d'assurer ce choix", argumente Vincent Guinebretière, professeur d'histoire-géographie au lycée Pasteur et membre du SGEN-CFDT Alsace.
Nouvelle journée d'action envisagée le 18 mars
De son côté, le Rectorat semble inflexible, rappellant, par la voie d'un communiqué de presse, que "les moyens attribués aux lycées en prévision de la prochaine rentrée sont définis en fonction des prévisions d’effectifs et des heures d’enseignement pour les élèves selon des grilles nationales."
Et de préciser, concernant le cas du lycée Pasteur : "Le lycée Pasteur (Strasbourg) comptera 13 élèves en moins à la rentrée 2019. Cette diminution des effectifs a conduit à passer de 30 à 29 divisions (classes) pour la prochaine rentrée. La dotation horaire globale permet non seulement d’assurer les heures des nouvelles grilles nationales mais aussi d’octroyer une marge d’autonomie (de 8 à 12h par division) qui permet au chef d’établissement de mettre en oeuvre ses priorités pédagogiques."
Après cette journée, les enseignants attendent toujours d'être reçus par le Rectorat. Ils envisagent d'organiser une nouvelle action le lundi 18 mars.