États généraux du patrimoine religieux : "Grâce au concordat, les églises d'Alsace se portent bien"

Durant deux jours, Strasbourg accueille les Etats généraux du Patrimoine religieux d'Alsace-Moselle. Le père Gautier Mornas, à la tête de l'organisation de ces tables rondes, est revenu sur les contours de cet évènement et l'état des édifices dans la région.

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Maires, curés, associations... Mercredi 22 et jeudi 23 mai, de multiples acteurs se réunissent dans le cadre des Etats généraux du patrimoine religieux en Alsace-Moselle. Lancées en septembre 2023, ces rencontres devraient se clôturer lors de la réouverture de Notre-Dame de Paris, en décembre 2024.

L'état des édifices religieux, les financements, leur reconversion... Différentes thématiques sont abordées durant ces deux journées ouvertes à tous et qui se déroulent au Foyer de l'Etudiant catholique à Strasbourg. Pour France 3 Alsace, le Père Gautier Mornas, secrétaire de la coordination des Etats généraux, nous en livre les contours et les enjeux. 

Comment se porte le patrimoine religieux en Alsace-Moselle ?

Les 1200 églises catholiques en Alsace se portent relativement bien comparativement au reste de la France. Le régime du concordat y est pour beaucoup car, en plus du maire qui est propriétaire de l'édifice religieux, et le curé qui en a l'usage cultuel, il y a également le Conseil de fabrique. Cette instance est l'organe économique vital pour la vie de l'édifice. On a trois partenaires qui, de fait, sont obligés de s'entendre pour faire vivre le patrimoine religieux.

Qu'attendez-vous alors de ces Etats généraux dans la région ?

Nous aimerions faire découvrir les richesses et les pauvretés du régime de concordat. En Alsace-Moselle, on a un rapport pacifié entre les pouvoirs publics et les cultes, donc cela facilite la connaissance et l'entretien des bâtiments. J'aimerais repartir avec des outils très concrets qui peuvent être appliqués dans le reste de la France.

Également, ces Etats généraux vont permettre de lancer un grand recensement de l'état du patrimoine religieux dans toute sa diversité. Il y a un désengagement de l'Etat pour le patrimoine religieux. Actuellement, le dernier inventaire remonte à André Malraux, soit à la fin du mandat du général De Gaulle.

Enfin, quand on pense aux patrimoines religieux, on oublie souvent le patrimoine mobilier qui regroupe toutes les œuvres d'art à l'intérieur des Eglises. Si on prend toutes ces œuvres, il y en a plus que dans le musée du Louvre. Avec les églises du pays, on a le lieu d'accès à la culture le plus immédiat et le plus gratuit pour tous les publics, notamment en ruralité.

"Le plus grand musée de France" oui, mais encore faut-il que l'on comprenne les œuvres ?

Bien sûr. Le Pape François a une très belle formule qui est un peu crue mais il parle de "l'analphabétisme spirituel des nouvelles générations". Aujourd’hui, parce qu'on vit dans un régime laïc, on a évacué l'enseignement du fait religieux : il ne s'agit pas du tout de transmettre la foi, mais de transmettre le b.a.-ba de la culture dans laquelle on vit. Un des buts des Etats généraux est justement de mettre en place des outils de médiation culturelle qui permettent aux plus jeunes de comprendre ce qu'ils voient en entrant dans une église.

Qu'en est-il de la reconversion de certains monuments religieux dans d'autres activités ? 

Alors on ne parle pas de reconversion car cela concerne les édifices religieux privés. Pour les églises paroissiales qui nous concernent, ce sont d'abord des lieux de culte et il n'y en a quasiment aucun reconverti en autre chose, cela ne se fait pas.

En revanche, de tout temps, les églises ont su se faire hospitalières d'autres usages : des pièces de théâtre, des concerts, des expositions, des tournages de fiction, des refuges pour des espèces menacées...

Tout ça, ce sont des usages qui permettent de resituer l'église au milieu du village, et d'en faire des lieux de socialisation. La meilleure manière de faire que cet édifice demeure vivant et utile, c'est la cohabitation entre le culte et une autre activité.

Le nerf de la guerre cela reste quand même l'argent pour financer ces mesures, comment comptez-vous faire ?

Dans le cadre des Etats généraux, on essaie de travailler sur un guide du mécénat. Aujourd’hui, quand un maire doit faire des travaux de rénovation de son église, il sait où trouver les fonds publics (ministère de la culture, région, Union européenne...). En revanche, le reste à charge pour la commune représente 20% à 30%, ce qui peut être conséquent pour les petites municipalités.

On estime qu'on peut avoir un rôle à jouer en aidant les propriétaires publics à aller trouver de l'argent privé, notamment auprès de mécènes. À la fin de ces tables rondes en décembre, on aimerait faire paraître un guide qui recense tout le mécénat possible pour le patrimoine religieux.

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