Emmanuel Macron ne l'a pas annoncée officiellement, mais la suppression de l'École nationale d'administration (ENA) a fuité dans la presse le mardi 16 avril. L'école basée à Strasbourg s'est refusée à tout commentaire, mais a tout de même communiqué sur son compte Twitter.
L'annonce devait être faite le lundi 15 avril 2019, mais l'incendie de la cathédrale Notre-Dame de Paris a bouleversé le plan de communication du président de la République. Dans son discours de conclusion du grand débat, Emmanuel Macron prévoyait d'annoncer la suppression de l'École nationale d'administration (ENA), basée à Strasbourg. Cette suppression n'a pas pu être annoncée, mais a fuité. L'Élysée n'a pour l'instant fait aucun commentaire.
De son côté, l'ENA, contactée par téléphone, a refusé de commenter ce qui n'est toujours pas officialisé. Sa page Facebook est demeurée vierge depuis le début du mois d'avril. En revanche, il y a eu de l'activité sur son compte Twitter. Dès le lendemain de la fuite, l'ENA a répondu aux critiques en communiquant des statistiques sur son compte que sa promotion 2018 comporte "26% d’élèves boursiers, 14% de petits-enfants d’ouvrier, 9% de petits-enfants d’agriculteur, 12% de petits-enfants d’artisan-commerçant, ou encore 12% de petits-enfants d’employé."
C'est le seul tweet de l'école, mais il y a eu plusieurs retweets, notamment l'intervention dans les médias de Daniel Keller, le président de l'association des anciens élèves de l'ENA (AAEENA) et du sociologue Cédric Passard: tous deux ont pris la défense de l'école. Figurent aussi des retweets présentant le témoignage d'anciens élèves. Nathalie Tournyol, "petite fille d'un employé des postes, ne serait jamais devenue directrice d'administration centrale"; ou Mohamed Bouabdallah, "fils d’immigrés algériens, l’un employé de bureau, l’autre nounou et femme de ménage".
Un hashtag a été utilisé, #ENAproud ("fier de l'ENA" en anglais), bien qu'il n'ait pas été très partagé et qu'il soit également utilisé... par un club scolaire de gymnastique en Australie. Ces témoignages divergent en tout cas de la mauvaise opinion d'autres anciens énarques, comme Olivier Becht, interrogé par France 3, estimant qu'on "n'apprend pas grand-chose" dans son ancienne école... ou un certain Emmanuel Macron qui souhaiterait la supprimer.
Rumeur de suppression de l'ENA. Sans cette école, la petite fille d'un employé des postes qui faisait le tri dans les wagons la nuit, ne serait jamais devenue Directrice d'administration centrale. Cette petite fille, c est moi.
— Nathalie Tournyol (@NTournyol) 16 avril 2019
Ancien élève @ENA_fr. Fils d’immigrés algériens, l’un employé de bureau, l’autre nounou et femme de ménage. Je témoignais en 2013 sur @franceinfo que le problème n’est pas @ENA_fr qui m’a tant donné mais la fracture territoriale et sociale. #ENAproudhttps://t.co/Yb6romOwMH
— Mohamed Bouabdallah (@MBouabdallahEGY) 17 avril 2019
Pour ma part, fils d'ouvrier au SMIC et ancien élève @ENA_fr. #ENAproud https://t.co/XC3v8WTsg4
— Boullanger Hervé (@hboullanger) 17 avril 2019