Football féminin : pourquoi il ne faut pas rater la finale de la Coupe de France à la Meinau

Jeudi 31 mai, l'Olympique lyonnais et le PSG, fers de lance du football féminin français, s'affrontent en finale de la Coupe de France au stade de la Meinau, à Strasbourg. Une affiche rêvée pour faire la promotion du ballon rond au féminin en Alsace. Un match à ne pas rater.

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Alors que chez les hommes, PSG-Les Herbiers remplissait le Stade de France le 8 mai dernier, les organisateurs de la finale de la Coupe de France version filles espèrent dépasser la barre des... 8000 spectateurs, record de fréquentation pour une finale de Coupe de France féminine. L'affiche pourtant est plus alléchante, avec une opposition entre les 2 meilleures équipes françaises, l'OL et le PSG. Alors, pour que la Meinau apporte la ferveur que ces joueuses méritent, soyez au rendez-vous! Voici trois bonnes raisons de vous déplacer, jeudi, à 21h.

1. Parce que Lyon et le PSG sont bien plus forts en version filles

Imaginez un club français quintuple vainqueur de la Ligue des champions... Il existe. L'Olympique lyonnais. Les filles. Elles viennent de remporter leur 5e trophée européen, le plus prestigieux, la "coupe aux grandes oreilles", le 24 mai, face à Wolfsburg, 3e succès consécutif dans la compétition. Un record. Alors que Jean-Michel Aulas, le président de l'OL, ne s'est décidé à miser sur le football féminin que depuis 2004. Ajoutés à cela 12 titres de championnes de France (elles ont remporté tous les titres depuis 2007) et 7 Coupes de France, et vous avez le plus beau palmarès du football français. A faire pâlir d'envie les stars du PSG, qui, s'ils règnent sur la Ligue 1, butent désespérément sur les 8e de finale de la Ligue des champions... qu'un seul club français a gagné, l'Olympique de Marseille... en 1993!

Quant aux joueuses du PSG, elles ne sont pas en reste... Dauphines des Lyonnaises à 6 reprises, elles ont remporté une Coupe de France en 2010. Les deux équipes sont composées d'un grand nombre de joueuses internationales, celles qui disputeront le mondial féminin en France en 2019. Ce match à la Meinau est une bonne occasion de les voir jouer, à un an du grand-rendez-vous. Avec leur jeu bien plus collectif et technique que les garçons.

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2. Parce que ça va être long d'attendre le 10 août pour retourner à la Meinau

Le dernier match de la saison à la Meinau a beau être mémorable, le 12 mai, avec le coup franc de Liénard à la dernière seconde face à l'Olympique lyonnais (décidément, leurs garçons sont moins forts que leurs filles, on vous l'avait bien dit) qui assure le maintien des Alsaciens, le temps risque quand même d'être bien long jusqu'à la reprise de la Ligue 1, prévue le week-end du 10 août. Et encore faut-il que le Racing démarre sa saison à domicile, sinon il faudra attendre une semaine de plus. Intenable. Alors, bien sûr, d'ici là, il sera toujours possible d'aller traîner du côté du terrain d'entraînement, pour assister à la reprise des pros le 27 juin, ou bien assister à l'un des 7 matchs amicaux de préparation (le 1e programmé se disputé à Saverne, le 14 juillet, face à Dijon)... mais rien ne vaut l'adrénaline des matchs, les vrais. Comme celui proposé jeudi à la Meinau. Et ces filles-là, on vous le rappelle, elles n'ont pas lutté toute la saison pour leur maintien dans l'élite... à bon entendeur!

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3. Parce que l'Alsace est une terre de football féminin

Dans le sillage du FC Vendenheim, locomotive du football féminin alsacien de haut-niveau, qui passent régulièrement de seconde en première division française (elles sont triple championnes de France de 2e division), de nombreux clubs de la région misent de plus en plus sur leurs sections féminines.


Elles sont près de 5000 licenciées (4994 pour être exacte) en Alsace, contre moins de 3000 il y a 5 ans, et 950 en 1998! C'est l'année où Sandrine Ringler, Madame foot féminin à la Ligue d'Alsace de football, devenue Ligue Grand Est, a été recrutée. L'ancienne joueuse internationale est devenue conseillère technique régionale en charge du football féminin et a pu constater un vrai changement dans les mentalités. "Avec l'arrivée de Noël Le Gaët à la tête de la fédération, il y a eu une volonté fédérale. Et le mondial 2011, où les Françaises avaient atteint les demi-finales, a aussi changé l'intérêt du public. Depuis, le foot féminin est médiatisé, les matchs télévisés, et ça change tout", analyse celle qui en 2009 déjà, après un voyage aux Etats-Unis, l'une des nations phares de la discipline, championne du monde en titre, a voulu changer la manière de faire en Alsace. Et pour elle pas de secret : "il faut que les filles puissent jouer un maximum entre elles. Les équipes mixtes, c'est très bien, mais ça a ses limites. Aux Etats-Unis, à 9 ans, c'est fini, les équipes sont féminines."

Et alors que 50% des petites filles qui testent le football dès 5 ans ne renouvellent pas leurs licences, les efforts sont donc mis pour élargir l'offre. "Il faut pouvoir débuter ce sport à tout âge, 5 ans, 9-10 ans, et y trouver son compte. Donc jouer avec des filles, de préférence de son âge, et débutantes lorsque l'on débute. Mélanger les âges et les niveaux, c'est contre-productif".

Il y a donc plus d'équipes... et donc aussi plus d'encadrants. C'est toute une machine qui s'est mise en route avec succès. Aujourd'hui, 84 clubs ont au moins une équipe féminine, il y en a 333 au total qui disputent les différents championnats.


Pour la saison à venir, l'offre va encore évoluer, avec un resserrement des compétitions par années d'âge (sur 2 ans, et non plus 3 ans, pour que les plus petites puissent jouer entre elles, et pas avec des joueuses 3 ans plus âgées). Pour favoriser la création d'équipes féminines même dans les plus petits clubs, le foot à 5 ou à 8 est également favorisé. L'offre s'étoffe pour s'adapter à toutes les envies des filles.

Ces jeunes licenciées seront mises à l'honneur lors de la finale de Coupe de France : 10 billets sont offerts à tous les clubs disposant d'une école de football féminin labellisées (ils sont 45 aujourd'hui), c'est-à-dire répondant à certains critères pour développer la pratique chez les 5-10 ans. Par ailleurs, 50 jeunes joueuses de 10 ans se sont vu offrir 2 billets.

Pour les autres, il faudra en passer par la case billetterie pour assister à ce passionnant OL-PSG, jeudi 31 mai à 21h... alors, convaincus?

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