La SNCF-Réseau organise en gare de Strasbourg, ce mardi 20 mars, un forum de recrutement d’aiguilleurs du rail et de techniciens de signalisation. Les intéressés sont invités à s’y rendre entre 08h00 et 13h00, munis de leur CV.
À vos agendas ! Si vous êtes passionné(e) par les trains, faites preuve de rigueur, et savez partager votre attention entre plusieurs tâches simultanées… la SNCF-Réseau pourrait vous offrir l’emploi de vos rêves. Elle recrute en effet des techniciens de signalisation et des aiguilleurs du rail, une soixantaine dans la région. Pour cela, rendez-vous en gare de Strasbourg, ce mardi 20 mars entre 08h00 et 13h00. Le niveau baccalauréat suffit. Amener son curriculum vitae (CV) est recommandé…
Savoir garder la tête froide
Mais en quoi ça consiste ? Pour le savoir, nous avons suivi un aiguilleur et une aiguilleuse dans leur quotidien.
Corentin Lemarchand opère, entre autres, à Lauterbourg (Bas-Rhin), où d’épaisses manettes de 1945 commandent encore parfaitement les aiguillages. Ce sont eux qui permettent d’orienter le train vers sa destination : le conducteur ne décide pas de l’endroit où il se rend.
Corentin, passionné par les trains depuis son enfance, avait d’ailleurs toujours rêvé de les conduire. Mais des aiguilleurs de sa famille lui ont finalement fait préférer cette profession. Famille ou non, pas de passe-droit : pour devenir aiguilleur, Corentin a intégré une formation de 10 mois rigoureuse et sélective. La moindre mauvaise note pouvait le recaler. Il y a notamment appris toute (l’épaisse) réglementation que chaque aiguilleur doit connaître sur le bout des doigts.
Son bilinguisme a été un avantage, car l’Alsace est une région transfrontalière où les trains de la Deutsche Bahn passent souvent. Il est en liaison avec chacun des conducteurs approchant de son poste. Autres qualifications : manœuvrer le passage à niveau, répertorier scrupuleusement chacun des trains passés devant son poste… En prime, Corentin doit aussi, gérer les clients du poste-gare de Wissembourg quand il y est affecté ! Évidemment, il fait tout ça seul et ne peut compter que sur lui-même. Pour gérer tout ça en même temps, mieux vaut savoir garder la tête froide…
Impossible de tout automatiser
Changement de décor avec la CCR (commande centralisée du réseau) de Strasbourg. Ici, les leviers de 1945 ont été mis au placard, et l’informatique est roi. Les lieux vont d’ailleurs être inaugurés officiellement en marge du forum du 20 mars. Audrey Fremaux, titulaire d’un BTS assistant technique d’ingénieur, travaille ici. Face à elle, un gigantesque panneau où presque chaque voie ferrée alsacienne est indiquée : elle ne voit même plus les trains directement. Mais elle s’y est faite, et elle adore son boulot : chaque jour est différent du précédent, et elle est contact avec chacun des corps de métier de la SNCF.
Audrey, comme Corentin, doit travailler avec des créneaux horaires réglés comme du papier à musique. Le moindre pépin vient tout remettre en cause, et il faut alors gérer des retards. Évidemment, ce n’est pas de gaieté de cœur : « Les voyageurs, souvent, dans leur train, ne sont pas forcément correctement informés du pourquoi du comment. Nous, dans les postes, on est en charge de leur sécurité. Et c’est pour ça qu’on a parfois des procédures qui sont contraignantes, qui infligent des retards que les voyageurs n’aiment pas. Mais c’est toujours pour leur sécurité. »
L’évolution de la zone de couverture de la CCR évolue avec le temps : demain, ce seront Mulhouse et même le Territoire de Belfort qui seront couverts depuis Strasbourg. Mais Cyril Cuenot, chef de l’établissement infra-circulation (EIC) de Strasbourg, se veut rassurant : « Il faudra toujours quelqu’un en bout de chaîne pour assurer la sécurité et appliquer la bonne procédure en cas d’alerte. »
Notre reportage à Lauterbourg et Strasbourg (Bas-Rhin)