Gustave Doré, illustrateur de génie et peintre incompris

On dit de l'artiste strasbourgeois Gustave Doré (1832-1883) qu'il marque les débuts de la Bande dessinée. Aujourd'hui encore, il reste une source d'inspiration pour les dessinateurs.


Dans la famille Doré, il y a Julien, auteur-compositeur-interprète très en vogue. Il y a aussi Gustave, arrière-arrière-grand-oncle du chanteur, né rue de la Nuée-Bleue à Strasbourg le 6 janvier 1832 et mort à Paris le 23 janvier 1883. Illustrateur de génie, on dit qu'il marque les débuts de la Bande dessinée, et qu'il continue d'inspirer les dessinateurs.

Pour Guillaume Dégé, dessinateur et enseignant à la Haute école des arts du Rhin, Doré est un virtuose qui nous embarque dans un univers génial, en toute simplicité. "Il est très doué, il le sait. On ne sait pas comment ça marche, on ne sait pas comment il fait, et c'est extraordinaire. C'est dans ce sens là, l'incompréhensible, c'est un degré d'aisance qui fait qu'il vous parle, qu'il vous donne quelque chose à voir, et vous ne savez pas d'où ça sort, comment c'est fait..."
 

À Strasbourg, la Bibliothèque des Musées dispose de la quasi-totalité des oeuvres imprimées de l'artiste. Franck Knoery, son responsable, nous apprend que Gustave Doré "avait projeté d'illustrer les chefs-d'oeuvre de la littérature", comme Les Contes de Perrault, La Divine Comédie de Dante. Le dernier dessin de cet ensemble, publié l'année de sa mort, illustre le Corbeau, d'Edgar Allan Poe, "qui lui donne l'occasion d'aborder des figures fantomatiques, des danses macabres".

"On pourrait penser à Tim Burton, qui fait vraisemblablement partie des gens qui ont regardé les oeuvres de Doré". L'illustrateur aura tout osé. Comme avec une simple tache rouge pour illustrer le règne d'Ivan le Terrible en Russie. "Cette page va connaître une très grande postérité puisque les surréalistes y feront référence".

Mais il a aussi été un peintre, un peintre incompris, dont les oeuvres figurent aujourd'hui au Musée d'Art moderne et contemporain de Strasbourg (MAMCS), dans une salle qui lui est entièrement dédiée. Boudé en son temps par les critiques, il est allé chercher outre-Manche, au Royaume-Uni, une reconnaissance qu'on lui refusait dans la France des impressionniste. L'un des paysages écossais qu'il a peint s'est vendu aux enchères près de 500 000 euros en 2014. 
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