Patrick Gerber a été condamné à un an de prison avec sursis ce jeudi 17 décembre par le tribunal correctionnel de Strasbourg, un soulagement pour les victimes.
L'ancien directeur de la maison des associations de Strasbourg, Patrick Gerber, a été condamné à un an de prison avec sursis pour harcèlement sexuel par le tribunal correctionnel de Strasbourg, ce jeudi 17 décembre 2020. Le prévenu était absent à l'énoncé du jugement, mais deux des trois victimes étaient présentes. "Elles sont soulagées d'avoir été entendues et de voir que leur combat n'a pas été vain", a expliqué Me Amandine Rauch, avocate de deux des victimes, à l'issue de l'audience.
La culpabilité de Patrick Gerber a été prononcée et il doit également verser des indemnités à l'une des victimes et à l'Association européenne contre les Violences faites aux Femmes au Travail (AVFT). Il doit verser 1.500 euros pour préjudice moral et 800 euros de frais de justice à l'une des victimes, ainsi que 500 euros pour préjudice moral et 400 euros de frais de justice à l'AVFT.
Pour les deux autres plaignantes, le tribunal a prononcé un renvoi sur intérêt civil, ce qui signifie que leur préjudice sera étudié plus tard, pour qu'elles aient le temps de produire toutes les pièces et que des indemnités leur seront versées plus tard également. Pour l'instant, elles recevront 800 euros de provisions, en attendant le renvoi.
"J'ai été blanchi"
Patrick Gerber est reconnu coupable d'avoir exercé un harcèlement sexuel sur les trois femmes : gestes déplacés, réflexions sur le physique, propos intimes répétés, notamment.
En mai 2019, l'une des plaignantes indiquait avoir des doutes sur la suite de la procédure : "je ne suis pas spécialement confiante dans la procédure. Ces affaires-là sont toujours très compliquées, mais notre dossier est solide. Les témoins sont nombreux. Une dizaine. Et tous corroborent nos accusations", expliquait Louise dans l'un de nos articles.
Depuis juillet 2018 et les premiers signalements faits par les victimes, il leur a fallu être tenaces. Interrogé par Rue89 Strasbourg, fin mars 2019, Patrick Gerber se disait "dévasté" par les accusations de ses collaboratrices. "Il y a eu une enquête interne, j’ai été blanchi", réagissait-il alors, précisant qu'auparavant, "aucune femme ne [lui avait] jamais fait remonter quelque élément que ce soit sur des propos qui auraient pu prêter à ambiguïté".
"Les plaignantes souhaitent aujourd'hui que l'auteur prenne conscience de ses actes", a expliqué Me Rauch à l'issue de l'audience.