Durant la Première Guerre mondiale, point de bataille sans aumônier militaire. Souvent en première ligne, ils portent secours aux blessés, adressent des paroles réconfortantes aux mourants. En Alsace, le plus célèbre d’entre eux est Monseigneur Ruch. Nommé évêque de Strasbourg au lendemain du conflit, il le restera jusqu’à sa mort en 1945.
Charles Ruch naît à Nancy en 1873, fils d’un protestant de Bouxwiller (Bas-Rhin) et d’une catholique de Thann (Haut-Rhin). Ordonné prêtre en 1897, il obtient son doctorat en théologie l’année suivante et devient évêque en 1913.
Il est mobilisé en 1914 et devient l’aumônier du groupe de brancardiers du 20e corps d’armée, commandé au début de la guerre par le général Foch. Charles Ruch est de tous les combats: en Lorraine, en Champagne ou encore en Belgique, il fait preuve d’un grand courage et est à ce titre nommé chevalier de la légion d’honneur.
Au lendemain de la guerre, Charles Ruch rejoint Metz. Les autorités françaises cherchent alors à trouver un remplaçant à l’évêque de Strasbourg Monseigneur Fritzen, qui est allemand. Georges Clémenceau, président du Conseil de l'époque, décide de nommer Charles Ruch qui est officiellement intronisé le 13 octobre 1919.
Profondément francophile mais aussi très attaché aux spécificités de l’Église alsacienne, il contribue dans les années 1920 au réaménagement du mont Saint-Odile où il se rendait une fois par semaine. Son cœur est d’ailleurs conservé là-bas.
Son cœur au mont saint Odile et sa dépouille dans la crypte de la cathédrale de Strasbourg. Monseigneur Ruch est l’évêque de la ville jusqu’à sa mort en 1945, Strasbourg qu’il avait rejointe à la Libération. Sous son épiscopat, l’Église catholique a connu un dynamisme certain.