Dans une lettre ouverte, plusieurs urgentistes des Hôpitaux universitaires de Strasbourg (HUS) dénoncent les conditions dans lesquelles les patients sont accueillis. La lettre s'adresse directement aux patients.
Plus d'une semaine après la visite de Jean Castex aux Hôpitaux universitaires de Strasbourg (HUS), les urgentistes sont en colère. Ils dénoncent dans une lettre ouverte les conditions d'accueil qui sont réservées aux patients.
Pour Sébastien Harscoat, médecin urgentiste aux HUS, le problème n'est pas nouveau : "En 2019, on avait déjà dit que les conditions d'accueil étaient difficiles. Et depuis, les choses ont empiré. Ces conditions d'accueil, c'est un symptôme d'une problématique plus globale."
Aujourd'hui, la cinquième vague du Covid-19 est là, et l'accueil des patient non-Covid pose problème : "Nombre de nos patients sont amenés à rester plusieurs dizaines d’heures sur un brancard en attente d’un lit d’hospitalisation, dans des conditions précaires de soins, de surveillance voire dans l’indignité", peut-on lire dans la lettre ouverte.
S'ils ne veulent pas que les urgentistes fuient, il faut que les choses changent très vite du côté de l'administratif. Là, on nous tend la main vers la sortie...
Sébastien HarscoatMédecin urgentiste aux Hôpitaux universitaires de Strasbourg
La fermeture de 200 lits, dont 74 de façon définitive provoque la colère des soignants : "Tout le monde est atterré. Nous voulons une chose simple, et on le réclame depuis longtemps. C'est la création d'un poste de 'bed manager', capable de nous donner l'information sur la disponibilité de tel ou tel lit. On en a eu un pendant quelques jours, mais encore une fois, ce n'est pas suffisant...", regrette Sébastien Harscoat.
"S'ils ne veulent pas que les urgentistes fuient, il faut que les choses changent très vite du côté de l'administratif. Là, on nous tend la main vers la sortie. On se demande parfois ce qu'on fait encore ici", ajoute-t-il.
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Pour l'urgentiste, il y a un décalage complet avec la réalité : "Cette lettre, elle est là pour demander des choses basiques, c'est de la fonctionnalité. Mais on a l'impression qu'ils ne veulent pas entendre. Les administratifs doivent être au fait des réalités, et sortir du fonctionnement comptable!"
Le 10 décembre, une minute de silence avait été observée devant l'hôpital civil pour dénoncer "la mort de l'hôpital public". Pour Sébastien Harscoat, la visite de Jean Castex qui avait suivi n'a rien changé : "Ce ne sont que des effets d'annonces. Bien sûr, on ne crache pas sur les investissements annoncés, mais ce n'est clairement pas suffisant." Les urgentistes des HUS appellent à réitérer cette minute de silence chaque vendredi à 14h.