Ancien ingénieur à la SNCF, Camille Mettemberg a lancé en 2019 son entreprise de vélo cargo "Kambikes". En faisant fonctionner le tissu local, cet Alsacien compte bien exporter ses vélos haut de gamme au-delà de nos frontières.

"Quand on partait de bon matin, quand on partait sur les chemins, à bicyclette...", chantait Yves Montand en 1968. Ce train de vie au grand air, Camille Mettemberg a décidé d'en faire son métier. En 2019, ce Wissembourgeois d'origine a décidé de se lancer dans le marché du vélo cargo pour particuliers et professionnels à Strasbourg. En plus de les concevoir sur-mesure, il privilégie la production locale alsacienne. 

Après 13 ans passé au sein de l'ingénierie de la maintenance du TGV à Bischheim, cet Alsacien de 37 ans a délaissé les rails au profit des pédales. "Je suis un grand amoureux du vélo, mais quand j'ai eu un fils j'ai dû me déplacer avec lui", explique Camille qui vit sans voiture depuis 2010, "Il me fallait donc un vélo cargo pour transporter mon enfant partout".

Tout jeune père, il veut concevoir son deux-roues lui-même. Il se forme alors à la soudure TIG, une méthode de soudage à l'arc qui utilise des électrodes en tungstène fonctionnant sous gaz inerte. "À l'été 2019, j'avais conçu mon premier vélo. J'ai ensuite décidé de créer ma propre entreprise, tout en restant à temps partiel à la SNCF", précise Camille. Pour le nom, il choisit Kambikes, en référence à son prénom : "Je n'ai pas pu mettre CamBikes car le nom existait déjà chez une marque de caméra". 

Une production locale et haut de gamme

L'entreprise possède toutefois un modèle économique particulier. Elle n'a pas d'employés, seulement des sous-traitants. Ces derniers sont tous ou presque implantés en Alsace et en France : "Je ne me voyais pas produire un vélo qui vient de l'autre bout de la planète", assure l'entrepreneur. 

Pour ce qui est du cadre de vélo, il est conçu à Duttlenheim, dans le Bas-Rhin. Le bac transporteur dans le quartier strasbourgeois de Koenigshoffen. La tente pour protéger de la pluie provient de l'association alsacienne Libre Objet. Exception faite aux roues qui viennent elles de Bretagne et aux moteurs des bolides électriques délivrés par la multinationale allemande Bosch. 

La Fabrique est un endroit génial car tout le matériel est à disposition

Camille Mettemberg, fondateur de "Kambikes"

Dans les ateliers partagés de l'association La Fabrique, Camille Mettemberg troque son costume de commercial pour un bleu de travail. Il y retrouve Fred, 42 ans, qu'il a rencontré lors de la conception de son premier vélo cargo : "C'est lui qui fabrique les bacs en bois qui permettent de transporter ce que l'on veut", affirme l'ancien ingénieur. "La Fabrique est un endroit génial car tout le matériel est à disposition. C'est ici que nous gravons notre marque au laser sur les bacs". 

Avec son entreprise qui se veut locale, Camille revendique concevoir des vélos "haut de gamme sans être plus cher" que ses concurrents. Les prix varient entre 4200 euros et 6900 euros pour un biporteur, un vélo cargo à deux roues. Les prix peuvent aussi culminer au-delà de 15.000 euros pour des triporteurs à destination des professionnels. "Le modèle Atlace peut supporter une charge utile de 400 kg et possède un volume utile de 3m3", précise le professionnel.

Une ambition internationale 

Le maitre mot de Camille : "ne pas prendre de risque". Le cycliste assure que ses "ventes donneront le rythme" à son entreprise. Depuis son lancement, une vingtaine de vélos cargo a été vendue : "Nous avons principalement des commandes de professionnels de la restauration", confie-t-il, "En ce moment, je travaille sur un biporteur pour un boulanger exerçant à Schiltigheim".  

Il a désormais l'ambition d'attirer une nouvelle clientèle : les particuliers et familles à grande échelle. Pour ce faire, un biporteur est désormais disponible dans la boutique Citizen Bike à Strasbourg. "C'est un produit alsacien donc ça m'a motivé à le vendre. L'éthique et le local vont jouer dans le futur", explique Guy, gérant de la boutique située Faubourg de Saverne. Camille a aussi développé une adaptation de son triporteur pour les personnes à mobilité réduite, avec notamment la possibilité d'inclure un fauteuil roulant sur le vélo. 

Avec une capacité de production de 200 vélos par an, le fondateur de Kambikes a pour objectif de réinternaliser sa production d'ici 2 à 3 ans. Il assure vouloir aussi s'exporter et "toucher des villes cyclables comme Paris, Bordeaux ou Lyon" mais aussi l'étranger, avec des pays biens connus pour leur amour du vélo comme la Belgique ou les Pays-Bas. 

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