Japan Addict Z de Strasbourg : "Le cosplay permet de s'évader de son corps, et il offre des rencontres incroyables"

La 10e édition de la Japan Addict Z, rendez-vous incontournable des amateurs de culture japonaise, se tient ces 4 et 5 juin au Zénith de Strasbourg. Près de 20.000 visiteurs sont attendus, et parmi eux, d'innombrables cosplayers, déguisés en personnages de fiction.

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Dès l'ouverture, ce samedi matin, les visiteurs étaient là en très grand nombre. "Ça explose" se réjouit l'organisateur de la Japan Addict Z, Fabrice Dunis. "A l'avant dernière édition, il y en avait entre 10 et 11.000. Là, en deux jours, on va approcher les 20.000. C'est énorme, comme évolution."  

Lorsqu'il a créé ce salon, voici 18 ans, dans une petite salle strasbourgeoise, il se souvient qu'il y avait "15 exposants et 500 visiteurs. Là, on a 213 exposants et presque 20.000 visiteurs." 

Pourquoi un tel engouement, et qui ne cesse de croître ? Selon lui, les jeunes Français ont découvert la culture japonaise grâce au Club Dorothée, puis par le biais des superbes dessins animés de Hayao Miyazaki.  

Ensuite, la diversité des produits originaires du pays du Soleil levant a fait le reste. "Tout ce qui est fun vient du Japon" rappelle-t-il, "la Play station 5, la Nintendo…" Il compare ce "rêve japonais" d'aujourd'hui au "rêve américain dans les années 1950, avec le rock et la science-fiction."  

Comme chaque année, la Japan Addict Z fait donc la part belle à tous les ingrédients de cette culture japonaise : mangas, jeux vidéo, musique, films et séries animés… Mais la principale attraction reste le nombre incalculable de cosplayers, qui arrivent au salon dans la peau de leur personnage de fiction préféré, dont ils reprennent les vêtements, la coupe de cheveux et le maquillage.     

Veste noire et perruque orange, cette jeune cosplayeuse incarne le personnage de Denki Kaminari, un lycéen qui apparaît dans la série animée My Hero Academia. Elle se réjouit de participer au concours de cosplay.  

"Je fais de la danse depuis que je suis petite, monter sur scène me rend heureuse" explique-t-elle. "Et le cosplay, c'est une passion qu'on peut faire découvrir à tout le monde."  

Son compagnon, lui, a fabriqué lui-même tous les accessoires de son costume de Songbird, personnage d'un grand oiseau mécanique du jeu vidéo futuriste Bioshock. "Ça m'a pris un an de travail" précise-t-il.  

Mais son attrait pour ce loisir va bien au-delà du plaisir du bricolage : "On ne se juge pas, peu importent notre origine, notre âge ou notre orientation sexuelle. On est tous réunis autour d'une passion, et c'est cool."  

Une cosplayeuse en robe bleue s'est glissée dans la peau de Tohru Honda, personnage central du manga et de l'animé Fruits Basket. Pour elle, le cosplay a de véritables vertus thérapeutiques. "Les univers de manga m'inspirent beaucoup, et m'aident à survivre au quotidien" confie-t-elle. "Petite, je n'étais pas aimée de tous, et ça m'a permis de me séparer de mon quotidien."  

Son amie endosse le rôle ténébreux de Zhongli, du jeu vidéo Genshin Impact. "J'ai vu que le personnage me ressemble beaucoup, et j'ai donc décidé de m'approprier son style" explique-t-elle. "Se mettre en costume, c'est rencontrer des gens qui ont la même passion."  

A l'extérieur de l'enceinte du Zénith, un petit groupe d'amies déambule. Deux d'entre elles ont choisi des personnages issus du même univers de Danganronpa, d'abord jeu vidéo, puis série.  

"Je suis Monokuma, une peluche, le personnage principal de la saison 1" précise une jeune femme tout en blanc et noir, de la perruque jusqu'aux mi-bas. "Le cosplay m'a beaucoup aidée, physiquement et mentalement. J'ai réussi à mieux m'accepter. Et à prendre conscience qu'il y avait des choses difficiles comme des choses super."  

"Le cosplay permet de s'évader, de changer de corps, surtout si on n'est pas bien dans son propre corps" renchérit son amie, déguisée en Junko. "J'aime sortir de ma vie ordinaire. Et puis, ça permet des rencontres incroyables. Toutes ces personnes (elle désigne le groupe derrière elle) sont devenues mes meilleures amies."  

Ces témoignages confirment l'analyse de l'organisateur, Fabrice Dunis : "ça vous emmène ailleurs, dans un ailleurs positif. Beaucoup de gens déguisés en des personnages qu'ils aiment ont pour seul but de rencontrer d'autres gens qui aiment ces personnages-là. C'est un salon hyper bienveillant où les gens sont chez eux."    

Un salon qui, par le biais de la fiction permet de faire de vraies, belles rencontres entre passionnés. Il se tient jusqu'à demain soir, dimanche 5 juin à 19 heures, au Zénith à Eckbolsheim.

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