Ce jeudi 22 avril marque la Journée de la Terre et le 5e anniversaire de la signature de l'accord de Paris. L’occasion de sensibiliser une nouvelle fois aux gestes de protection de l’environnement et de prodiguer 10 conseils simples pour réduire notre empreinte carbone individuelle.
La sauvegarde de notre planète est un défi qui nous concerne tous. Pourtant, devenir éco-citoyen n’est pas forcément chose aisée. Nous sommes nombreux à nous demander ce que l’on pourrait faire au quotidien pour préserver notre environnement. Nadine Breneur, membre Mulhousienne de la convention citoyenne pour le climat, Zoé Mary, porte-parole de l'association Alternatiba Strasbourg, et la maire écologiste de Schiltigheim, Danielle Dambach nous délivrent 10 bons conseils pour réduire son empreinte carbone.
1- Penser à trier sa boîte mail régulièrement
"C’est un principe de base", pourtant peu connu. "Il ne faut pas garder les mails dont on n’a plus besoin dans sa boîte aux lettres", conseille Nadine Breneur. Le stockage de données informatiques se fait via des datacenters qui ne cessent de tourner et consomment beaucoup d’énergie. Puisque c’est virtuel, "on a aucune idée de ce qui se passe vraiment. On ne sait pas comment ça marche donc on y pense pas". Et pourtant, les mails sont bel et bien une source énorme de pollution. Dans le monde, 281 milliards de mails sont envoyés chaque jour, plus de 11 milliards par heure. Un Français reçoit environ 39 mails par jour et 90% restent stockés dans la boîte aux lettres.
2- Délaisser la voiture pour de petits trajets, privilégier le train
"Se déplacer pour 100 mètres avec la voiture, il n’y a vraiment aucun intérêt", insiste également Nadine Breneur. Favoriser le vélo, la marche à pied ou les transports en commun, sur les petites distances, permet de réduire quotidiennement son empreinte carbone. Remplacer un déplacement en voiture de 5 minutes c'est 1 kg de CO2 économisé dans l'atmosphère. Et si vous devez effectuer des trajets longue distance, n’hésitez pas à recourir au train. Pour un trajet similaire, un avion consomme six fois plus d’énergie que le train. Un vol aller-retour Paris-Zurich, par exemple, émet 300 kg de C02 par personne, contre 48 kg pour le train, explicite l’association Greenpeace.
3- Ne pas succomber à la tentation et recycler
Autre bon conseil, réfléchir avant de jeter à la poubelle des appareils électroménager qui peuvent encore servir. "Acheter du neuf a forcément un impact sur la production de CO2", rappelle encore l’éco-conseillère. Entre production, transport, et un recyclage pas toujours possible, les produits dernières générations ne sont pas forcément plus verts. Avant de craquer, il y a une règle d’or à suivre. Se poser la question "est-ce que j’en ai vraiment besoin ?" Si l’achat est indispensable, alors mieux vaut choisir les produits basse consommation qui ne sont pas forcément plus chers que les équipements traditionnels et qui permettent de réaliser des économies d’énergie. Ils sont reconnaissables grâce à leur étiquette A+, A++ ou A+++.
4- Acheter local
"Allons chez les commerçants locaux, faisons attention à comment nous mangeons", voilà l’un des conseils prioritaires de Danielle Dambach, maire écologiste de Schiltigheim. Le secteur de l’alimentation représente une source de pollution importante. Contrairement aux croyances, ce n’est pas le transport qui pollue le plus, même si son impact est massif, mais la production du produit. La quantité d’émission de carbone résulte des nombreuses étapes nécessaires à la transformation de l’aliment. Préférer les produits frais, disponibles à côté de chez soi, c’est donc œuvrer pour son bien-être personnel mais aussi pour celui de notre planète.
5- Réduire sa consommation de viande
Réduire sa consommation de viande, "cela a un réel impact sur les émissions de gaz à effet de serre", brandit de son côté Zoé Mary, d’Alternatiba Strasbourg. La viande, plus que tout autre aliment, coûte cher à la planète. "Les animaux d’élevage sont beaucoup transportés, se nourrissent de nourriture qui utilisent énormément d’eau, de pétrole, qui sont aussi importées. C’est un poids important", précise-t-elle. Alors non, il ne s’agit pas de ne plus en manger du tout. Une fois par semaine, c’est ce que recommande l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses).
6- Eviter les emballages plastiques
Les emballages alimentaires représentent un autre poste important d’émission de carbone. Ils produisent des gaz à effet de serre tout au long de leur cycle de vie, de leur fabrication jusqu’à leur destruction, en passant par leur stockage et leur transport. Pensez aux bocaux et au vrac.
7 - Avoir un compost
"Recycler ses déchets verts et les réutiliser pour les plantes" est aussi un geste vert recommandé par Alternatiba. Que l’on soit à la ville ou à la campagne, il permet de prendre soin de son jardin et d’améliorer son impact écologique.
8 - Faire attention à sa consommation d’électricité
Les mois chauds arrivent mais au plus fort de l’hiver, même si l’on est tenté de chauffer au maximum, baisser ses appareils de quelques degrés, selon les pièces, peut permettre d’améliorer son bilan carbone. Mais plus significatif encore, faire attention à son isolation est primordial. "S’engager dans les rénovations thermiques est important. Il y a encore beaucoup de logements très mal isolés en France", rappelle Zoé Mary.
9 - Eteindre ses appareils électriques
Les appareils laissés en veille continuent à consommer de l'électricité : l'équivalent de 10 % de leur consommation globale. Une bonne raison pour les éteindre la nuit ou pendant son absence. Pour se simplifier la vie, on peut opter pour une multiprise avec interrupteur. De même, on aura intérêt à débrancher son chargeur une fois son portable ou sa tablette rechargés. Même à 100 % de charge, ils continuent à consommer du courant et à chauffer, tout comme le chargeur.
10 -Contrôler son empreinte Carbone
Connaître son empreinte, c'est le premier pas pour la réduire. Dernièrement, des applications mobiles sont apparues pour permettre de réaliser son propre bilan. "Il y en a une qui démarre tout juste et qui s’appelle Carbone. Elle peut vraiment aider", conseille Nadine Breneur. Autre recommandation, ne pas hésiter à se renseigner sur les autres solutions à mettre en place au quotidien pour préserver l’environnement et devenir éco-citoyen. En ce sens, l’Eurométropole de Strasbourg vient de créer une agence du climat au service des habitants, des collectivités et des entreprises du territoire.
L’Agence du climat, c'est quoi ?
Officiellement lancée mercredi 21 avril 2021, l’Agence du climat de l’Eurométropole de Strasbourg sera fonctionnelle en septembre 2021. C’est la quarantième structure du genre en France, la première du Bas-Rhin. Concrètement, il s’agit d’un guichet unique de solutions en matière de mobilités, d’énergie, de nature et de consommation durable sur le territoire métropolitain.
"Elle permettra d’accompagner l’évolution des modes de vie. Notamment en ce qui concerne les déplacements", précise Danielle Dambach, présidente de l’Agence et vice-présidente en charge de la transition écologique à l'Eurométropole.
Créer pour accompagner la transition inscrite dans le Plan climat 2030, qui ambitionne de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 40 % par rapport à 1990 et d’obtenir la couverture du territoire en énergies renouvelables à hauteur de 40 %, la structure associative sera dans un premier temps essentiellement financée par l’Eurométropole.
Composée d’une quinzaine de collaborateurs en cours de recrutement, elle permettra aux particuliers, aux entreprises mais aussi aux collectivités de bénéficier d’expertises et de conseils liés à la transition énergétqiue.
"On va par exemple avoir des conseillers en rénovation thermique, des conseillers en mobilités, un expert en déminéralisation/végétalisation", détaille Emmanuel Rivière, son directeur.