Le gérant du Café Bretelles à Strasbourg a décidé de fermer son établissement de la Petite France ce mardi 4 avril, toute la journée. Ses employées sont traumatisées après une agression survenue dimanche 2 avril. Deux d'entre elles ont été violentées par un client.
Le Café Bretelles situé à la Petite France, à Strasbourg, est resté porte close ce mardi 4 avril. Le fondateur et gérant du salon de thé veut laisser à son équipe le temps de se remettre d'une agression. Dimanche 2 avril, peu après l'ouverture en milieu de matinée, un client s'en est pris physiquement à plusieurs employées.
Le trentenaire aurait d'abord exprimé son agacement de devoir patienter avant d'être servi. Le Café ayant subi une tentative d'effraction dans la nuit de samedi à dimanche, il a en effet ouvert avec une demi-heure de retard. Le client se serait ensuite énervé lorsqu'une salariée lui a demandé de laisser son ordinateur dans son sac, ce matériel n'étant pas toléré dans l'établissement le week-end.
Il l'aurait insultée, avant d'agresser une autre employée. "Elle lui a demandé de quitter les lieux, il a donc plaqué ses mains autour de sa gorge, comme s'il voulait l'étrangler. Il s'est ravisé et a pris ses affaires pour partir. Une collaboratrice l'a pris en photo pour qu'on puisse l'identifier, il a tenté de lui arracher son téléphone, l'a fait tomber au sol et l'a blessée au bras", raconte Ny Aina Bernardsen, le propriétaire du Café Bretelles.
"Nous méritons d’être traités avec respect et dignité"
Il a annoncé la fermeture du salon de thé de la Petite France sur les réseaux sociaux (voir post Facebook ci-dessous). Il dit vouloir préserver ses collaboratrices, traumatisées. En neuf ans d'existence, ses deux établissements strasbourgeois (le deuxième se trouve à la Krutenau) n'avaient jamais connu telle violence.
"Je ressens aujourd’hui le besoin de vous dire que mes employé.e.s et moi sommes des êtres humains, et que nous méritons d’être traités avec respect et dignité. Nous avons beau faire bonne figure la quasi-totalité du temps, nous avons juste besoin d’une pause", écrit-il.
Ny Aina Bernardsen veut "réveiller les consciences" face à une clientèle qu'il estime de plus en plus tendue ces derniers mois.
"Il va falloir dépasser le choc"
Il dénonce "l’impatience, le mépris, la misogynie et parfois le racisme d’une infime minorité de clients. Il va falloir dépasser le choc, car il y a des moments où un membre du staff est seul à travailler, cela peut être difficile."
Des clients ont été témoins de la scène. Des passants et voisins sont intervenus en soutien des deux femmes violentées, qui ont porté plainte. Le mis en cause, a priori un ancien habitué du Café Bretelles avant la crise sanitaire, serait connu des services de police. Lors d'un précédent passage dans le salon de thé il y a plusieurs mois, il aurait déjà refusé de présenter son pass sanitaire et "traité une employée de collabo".
Le gérant prévoit de rouvrir son établissement comme prévu mercredi 5 avril. Sur les réseaux sociaux, les messages de soutien sont nombreux.