Deux militants écologistes ont été relaxés par le tribunal de grande instance de Strasbourg, ce jeudi 3 décembre 2020, au motif de la liberté d’expression. Ils étaient jugés pour avoir décroché le portrait du président Emmanuel Macron à la mairie de Lingolsheim, le 29 juillet 2019.
Le tribunal de grande instance de Strasbourg a relaxé, ce jeudi 3 décembre 2020, deux militants écologistes qui avaient décroché le portrait d'Emmanuel Macron en mairie de Lingolsheim, le 29 juillet 2019.
Il a justifié sa décision en invoquant l’article 10 de la Convention européenne sur la liberté d’expression : "les agissements des prévenus qui visaient à interpeller les pouvoirs publics sur les enjeux environnementaux et leurs conséquences [...] relevaient à l’évidence de l’expression politique et militante dans le cadre d’un débat [...] d’intérêt général."
Lors de leur procès pour vol en réunion le 22 octobre dernier, le procureur avait requis 300 euros d’amende avec sursis contre les décrocheurs, qui n'ont jamais restitué le portrait du président de la République.L’association Action non violente COP21, à l’origine de la campagne “Décrochons Macron !”, dit avoir accueilli la nouvelle de la relaxe "avec joie" : "Les rapports du Haut Conseil pour le climat, le détricotage des mesures de la Convention citoyenne pour le climat, les relaxes des Décrocheurs et Décrocheuses : tout cela confirme notre message sur l’inaction gouvernementale en matière climatique", affirme Franzeska Bindé, porte-parole d’ANV-COP21.
150 décrochages de portraits partout en France
"De plus, à l'heure où la loi dite "sécurité globale" menace la liberté d'expression, le délibéré de Strasbourg appuie sur la disproportion entre d'un côté la légitime implication des citoyens pour l'intérêt général, et de l'autre la répression qu'ils subissent en retour", assure-t-elle. Une quinzaine de militants étaient rassemblés à l’extérieur du tribunal en soutien aux prévenus.L’action à laquelle ont participé les deux militants relaxés fait partie d’une vague de 150 décrochages de portraits partout en France. Des actions menées pour dénoncer "l’inaction du président de la République et de son gouvernement quant au dérèglement climatique" et visant symboliquement à "laisser le mur de la mairie aussi vide que son bilan."