Maladies auto-immunes : un nouvel institut de soins et de recherches à Strasbourg

Un nouvel IHU (institut hospitalo-universitaire) est projeté sur le site de l'hôpital civil de la capitale alsacienne. Un lieu révolutionnaire pour les patients atteints de certaines maladies auto-immunes: ils bénéficieront d'une médecine personnalisée et de précision en un lieu unique.




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Les instituts hospitalo-universitaires (IHU) sont des lieux d'excellence scientifique et médicale basés sur la recherche et le développement. Un nouvel institut de ce type va voir le jour à Strasbourg. Il s’agit de l’IHU Pacific, acronyme anglais pour Institut médical centré sur les maladies inflammatoires à médiation immune. Une plateforme comme il en existe très peu en Europe et unique en France.

Que sont ces maladies inflammatoires auto-immunes? Explications du professeur Seiamak Bahram, porteur de l’IHU Pacific : "Dans le cadre de ces maladies, notre système immunitaire attaque les propres composantes de l'organisme."


A quoi servira l'IHU Pacific?
A soigner des maladies aussi diverses que la polyarthrite rhumatoïde, la sclérose en plaque, le syndrome de Gougerot-Sjögren (insuffisance de sécrétions de certaines glandes), la myopathie inflammatoire (une maladie des muscles), la sclérodermie (épaississement et durcissement de la peau) etc. Pourquoi à Strasbourg? Parce que de nombreux spécialistes et équipes de niveau international exercent déjà dans la capitale européenne. 


Qui viendra s'y faire soigner ?
Essentiellement des femmes qui, pour des raisons non encore élucidées à ce jour, sont plus touchées que les hommes par ces maladies orphelines. 

Une double vocation: le soin et la recherche
Il proposera une plateforme de soins unique, capable de recevoir tous les spécialistes appelés à intervenir dans les cas des patients à soigner. Ce ne sera donc plus, comme c'est le cas jusqu'à présent, le-la patient(e) qui devra aller consulter les différents spécialistes là où ils exercent, passer des tests et examens de contrôle à gauche et à droite, en médecine interne, chez le rhumatologue, le néphrologue et ainsi de suite. Tous ces spécialistes convergeront vers le patient qui sera au centre du dispositif. Un avantage considérable pour les malades. Moins de fatigue pour eux, moins de démarches, de déplacements, moins de frais aussi et donc moins de remboursements d'ambulances et autres taxis-ambulances pour la sécurité sociale par exemple. L'IHU Pacific sera un site de recherche international de très haut niveau, lieu d'analyse de séquençage du génome humain et d'utilisation de diverses technologies ultra-modernes. 

Qui travaillera dans cet Institut hospitalo-universitaire?
Des chercheurs et des médecins de plusieurs pays frontaliers avec l'Alsace. Des spécialistes luxembourgeois, suisses et allemands. Des personnalités comme le prix Nobel Jules Hoffmann notamment feront partie du conseil scientifique de l' IHU Pacific.


A l'origine du projet, Seiamak Bahram et quelques collègues. L'idée d'un tel plateau unique de soins leur est venue il y a plusieurs années, mais c'est suite à l'appel d'offre lancé par l'Agence nationale de la recherche qu'ils ont postulé pour leur IHU baptisé "Pacific". Son équipe de base est constituée d'une dizaine de collègues, mais 200 personnes sont impliquées dans le projet, au niveau hospitalier et recherche. 

La concurrence sera rude
Suite à l'appel à projet, une vingtaine de dossiers a été déposée sur le plan national. Seuls deux seront sélectionnés et décrocheront une grosse enveloppe de 50 millions d'euros sur dix ans. Une aide financière très attendues, mais les résultats de l'appel à projet ne seront connus qu'au printemps 2018. C'est d'eux que dépendra la vitesse d'avancement du projet et de la construction du bâtiment à Strasbourg. Si l'équipe alsacienne n'était pas retenue par l'Agence nationale de la recherche, l'IHU en serait considérablement retardé, mais devrait néanmoins voir le jour. Car combiner recherches et soins sous le même toit, grâce à une plateforme unique en France et très rare en Europe, s'avère aujourd'hui indispensable.  Le lieu du futur site n'est pas arrêté, mais nécessitera une superficie de 8.000 mètres carrés, soit un peu moins que l'IHU du professeur Jacques Marescaux, dédié au traitement des pathologies de l'appareil digestif. 

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