Manifestation du 28 mars contre la réforme des retraites : pourquoi les Alsaciens sont toujours dans la rue

C’est la dixième journée de mobilisation contre la réforme des retraites, et le cortège est encore fourni dans les rues de Strasbourg. Alors que la loi a été adoptée après le recours au 49.3, pourquoi les Alsaciens continuent-ils de battre le pavé ? Paroles de manifestants.

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Ce mardi 28 mars, le nombre de manifestants était moins important que lors de la précédente journée à Strasbourg : 6.500 selon la préfecture, 15.000 selon les syndicats. Autant de personnes qui ne se résignent pas. Dans le cortège, des étudiants, des retraités, des salariés de tous secteurs qui nous expliquent leurs motivations.

    • Jérôme, Colin et Marc : "Rien n'est perdu"

    "On y croit encore" lâche les trois copains qui travaillent pour deux d'entre eux dans les télécoms et le troisième dans le social. Quadragénaires, ils n'ont pas beaucoup manifesté lors des précédents appels à la mobilisation, mais le "passage en force" scandé autour d'eux les a poussés à être présents pour cette dixième journée. "C'est dommage si ce mouvement s'essouffle. On doit montrer notre désaccord."

    • Brigitte et Michel : "Cela sert à faire masse"

    Ce couple de retraités n'a raté qu'une seule journée de manifestation. "On a des enfants, c'est pour eux qu'on continue d'être là. On espère encore pouvoir faire reculer le gouvernement", explique cet ancien cheminot et celle qui était enseignante. "Cela fait chaud au cœur de voir qu'il y a encore du monde aujourd'hui."

    • Myriam : "Ce n'est pas une façon d'adopter la loi"

    Première manifestation pour cette cadre de la SNCF, qui se dit elle aussi choquée par la méthode du 49.3. Pour elle aussi, c'est cette méthode qui l'a incitée à descendre dans la rue. "Il y a d'autres sujets plus importants à traiter actuellement que les retraites". Elle a déjà décidé, si le gouvernement ne revient pas sur le texte, de retourner manifester s'il y a d'autres appels à la mobilisation.

    • André : "Le 49.3, c'est la dictature"

    André est venu depuis Schirmeck avec deux amies et son fils Théo. Le groupe en est à sa neuvième manifestation depuis le début du mouvement. "C'est honteux de procéder comme cela", déplore-t-il. "Y'en a ras-le-bol, il est temps de tenir compte de notre colère" clame le petit groupe qui dit être venu pour "faire du chiffre". Théo, la vingtaine, se montre dépité : "les manifs n'ont aucun impact. A se demander s'il ne faut pas en passer par la violence pour être entendus !". Des violences que redoutent Véro et Marie-Agnès qui les accompagnent. "Nous ne sommes pas très à l'aise car on sent bien qu'il y a de plus en plus de tensions autour des cortèges", confessent-elles. Pour autant, tous les quatre se disent prêts à continuer de manifester. "Tant qu'il y aura des journées de mobilisation, nous ne lâcherons rien."

    • Mathilde : "Cela peut encore marcher"

    Il n'y a pas que la réforme des retraites qui a poussé cette trentenaire, qui travaille dans un service clients, à descendre dans la rue. "Les inégalités ne cessent d'augmenter. Le gouvernement passe toutes ses lois en force." Elle regrette par exemple le rejet de la loi qui aurait permis de proposer les repas à 1 euro pour les étudiants. "Il ne faut pas baisser les bras, on ne doit pas plier !"  

    • Lucie et Lola : "Si on laisse filer, on n'aura plus de légitimité"

    Ces deux étudiantes se disent dégoûtées : "Cela fait dix journées que les Français se mobilisent et on a l'impression que notre parole ne vaut rien."

    Lucie dit avoir trouvé "méprisant" le recours au 49.3. Lola redoute que ces manifestations ne servent pas à grand chose : "on a l'impression que c'est comme un spectacle pour le gouvernement, on nous autorise à défiler, mais il ne se passe rien." Pour autant, elles aussi continueront de se mobiliser avec l'espoir que la loi ne soit pas promulguée.

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