Moustique tigre : un insecte sous étroite surveillance, présent en Alsace depuis 2014

Il a franchi la frontière italienne en 2004 et depuis le moustique tigre s'installe peu à peu en France. En Alsace, le colonisation a démarré en 2014 à Schiltigheim. Depuis, cet insecte venu du sud-est, est sous étroite surveillance, une surveillance rendue plus compliquée avec le confinement.

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Depuis 2014, au mois de mai, commence la surveillance du moustique tigre en Alsace. "On surveille les points d'entrée, le long des aires d'autoroute, on met en place des pièges, des seaux d'eau avec du polystyrène qui attire les femelles, elles pondent, et une fois par mois, nous vérifions s'il y a présence de moustique tigre ou non", explique Christelle Bender, responsable technique du syndicat de lutte contre les moustiques du Bas-Rhin. Une surveillance des axes routiers parce que c'est par camion que voyage cet insecte venu du sud-est, et qui a débarqué en France, dans les Alpes Maritimes en 2004.
 

Une affection particulière pour les gîtes artificiels

Cette surveillance sera toujours possible malgré le confinement. Ce qui va être plus compliqué, c'est le porte à porte, sensé sensibiliser la population. Impossible en période de coronavirus. D'où l'importance de la communication. "Il faut que les gens soient informés, le moustique tigre est à 80% installé dans le domaine privé, c'est-à-dire dans les jardins et sur les balcons. Il affectionne particulièrement les gîtes artificiels comme les arrosoirs, les récupérateurs d'eau de pluie, les coupelles pleines d'eau stagnante dans lesquels la femelle va pondre ses oeufs", explique encore Christelle Bender.

Il faut dire que depuis son arrivée, le moustique tigre ne cesse de gagner du terrain en France. Les premiers foyers sont constatés en 2014 dans le Bas-Rhin. "C'est un signalement citoyen qui nous a permis d'identifier les premiers cas à Schiltigheim par l'intermédiaire du portail de signalement du moustique tigre, ce portail fonctionne très bien", se félicite Christelle Bender. Et depuis fin 2015, le moustique tigre est déclaré officiellement implanté dans le département, ce qui veut dire que l'on ne peut plus l'éradiquer.
 
Aujourd'hui, le Bas-Rhin concentre deux gros foyers de colonisation du moustique tigre. L'Eurométropole de Strasbourg (avec sept communes touchées : Strasbourg, Schiltigheim, Bischheim, Hoenheim, Souffelweyersheim, Illkirch-Graffenstaden et Ostwald) et Saverne, foyer déclaré en 2019.
 

Dans le Haut-Rhin depuis 2015

Le Haut-Rhin est touché également avec trois foyers depuis 2015 : Saint-Louis, Holtzwihr et Wickerschwihr. "A Saint-Louis, les conditions étaient favorables à son implantation, explique Philippe Bindler, chef de la brigade verte du Haut-Rhin, qui gère la lutte contre le moustique tigre dans le département. Nous avons trouvé les premiers foyers à côté de la plateforme de transit des poids lourds, il voyage en effet par camion. Et à côté, il y a beaucoup de petites maisons avec des jardins".

Depuis, deux nouveaux tout petits foyers sont apparus à Rouffach et Brunstatt. "Nous avons encore l'espoir d'éradiquer l'insecte dans cette zone. Les traitements anti-larvaires dans tous les récipients et la surveillance servent à cela : contenir autant que possible la progression de ce moustique", explique Philippe Bindler. Qui compte beaucoup sur les citoyens. "Comme nous ne pourrons pas faire notre porte à porte habituel, il faut que les gens profitent du confinement pour éliminer leurs eaux stagnantes, recouvrir les récupérateurs d'eau de pluie", recommande encore le chef de la brigade verte du Haut-Rhin.
 

Un véritable nuisible

Le moustique tigre a très peu de chance de transmettre la dengue ou le chikungunya dans nos régions, il faut pour cela qu'il pique une personne ayant contracté la maladie dans un pays d'Asie et qu'il la transmette ensuite à quelqu'un d'autre. "Nous travaillons en étroite collaboration avec les services de santé, en effet, ces maladies sont à déclaration obligatoires. Nous sommes donc informés si un cas se présente et dans ce cas, c'est arrivé deux fois, nous traitons l'environnement de la personne concernée", explique Christelle Bender. En revanche, c'est un vrai nuisible, il pique toute la journée, possiblement plusieurs fois la même personne, il est donc important de limiter sa progression et sa densité".

Le confinement, vous l'avez sans doute constaté, vous qui possédez un jardin ou un balcon, c'est l'occasion de prendre le temps de regarder la nature évoluer, grandir. Et peut-être aussi celle de prêter une plus grande attention à toutes les sources d'eau stagnante autour de vous et de signaler, si jamais, vous en voyez, le fameux moustique tigre.
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