Le BMX freestyle et le skateboard, nouvelles disciplines des Jeux olympiques, et ce dès 2020 à Tokyo. Une reconnaissance de ces sports nés dans la rue. Mais comment préserver sa liberté, sa créativité qui font l'ADN de ce sport? Des questions qui émergent au NL Contest, ce dimanche 26 mai.
C'est la compétition la plus prestigieuse. Les Jeux olympiques. Le BMX freestyle et le skateboard font leur entrée officielle aux prochains jeux organisés à Tokyo en 2020. Des disciplines qui sont nées il y a plus de 20 ans dans la rue. Plus que des sports, ils représentent une véritable culture "urbaine". Et c’est justement là tout l’enjeu. Si cette reconnaissance est une excellente nouvelle pour les riders de tous bords, jeunes, moins jeunes, professionnels et amateurs, des questions subsistent. Comment faire entrer dans un cadre sportif traditionnel une discipline dont l’ADN est justement de ne pas être cloisonné?
Basket 3x3, BMX freestyle... Le CIO a annoncé quinze épreuves supplémentaires dans le programme des JO de Tokyo 2020 https://t.co/pZewb07v1S pic.twitter.com/kUkBveL3Uw
— L'ÉQUIPE (@lequipe) 9 juin 2017
Pour Maxime Vautrinot, 23 ans et rider BMX strasbourgeois qui roule en catégorie Pro depuis 3 ans, cela va forcèment boulverser la discipline qui jusqu'à présent était peu structurée. "Cela va permettre d'améliorer les infrastructures, de démocratiser le sport et d'augmenter le nombre d'adhérents." Des infrastructures qui manqueraient cruellement en France. "Nous sommes de vrais athlètes avec des compétitions presque toutes les semaines, nous avons besoin de skate parks dignes de ce nom, de sites sécurisés pour nous entraîner", renchérit Maxime Vautrinot.
"Nous ne voulons pas de programme imposé comme au patinage artistique"
Le président de l’association Nouvelle Ligne (organisatrice du NL Contest), Nicolas Mougin, et rider lui-même, le reconnaît: "Nos sports vont avoir une véritable visibilité auprès du grand public, des sponsors plus importants devraient affluer et évidemment que c’est bon pour nos disciplines". Et d’ajouter "mais c’est paradoxale, nous ne souhaitons pas perdre notre identité. Nous, riders, avons tous commencé dans la rue en détournant le mobilier urbain. Nous avons fait nos premières figures entre nous, sans entraînement, sans entraîneur, entre copains." Rester libres, créatifs, audacieux sur la rampe.Prendre des risques. C’est la base du BMX, roller ou skateboard. "Dans nos disciplines, le risque est recherché et valorisé lors des différentes compétitions. Mais ce n’est pas du tout dans l’esprit des sports traditionnels et des JO", explique Nicolas Mougin. "On se demande comment va-t-on juger les compétiteurs lors des JO, sur quelle base, et quels critères?" Une chose est sûre. Les riders refusent qu'il y ait des programmes et figures imposés. "Nous ne voulons pas que ça finisse comme au patinage artistique avec un programme imposé. Ce n’est pas nous, ce n’est pas notre manière de pratiquer." Leur objectif: continuer à réaliser des figures les plus spectaculaires possibles, tenter parfois l’impossible quitte à se mettre en danger. Pas question qu’on les bride.
Une véritable culture, un art
Toute une culture à préserver. Les sports de glisse? Un véritable monde, avec ses codes et ses références, qui s’est créé autour des riders. Graffeurs, danseurs et artistes musiciens gravitent autour de celui-ci. Un point commun. La rue. Ils y sont tous issus. "Ce qu’il faut comprendre c’est que les sports de glisse ne peuvent pas s’isoler. Ils font partie de la culture dite urbaine", raconte Nicolas Mougin. "Et cela les rideurs ne l'oublieront pas, j'en suis sûr."Une culture assumée et célébrée durant tout le week-end au NL Contest, ce festival qui réunit plus de 300 riders, BMX, roller, skateboard et trottinette, mais aussi graffeurs, danseurs et DJs hip hop. Un univers qui attire chaque année de plus en plus de visiteurs au skatepark de la Rotonde au mois de mai. 35 000 personnes pour l'édition 2018. Sans doute plus cette année.