"On ne sait pas où on va aller", une trentaine de personnes évacuées d'un squat à Strasbourg

Tôt ce matin du 20 octobre, les forces de l'ordre sont intervenues pour évacuer une partie d'un squat, rue de Sarlat, à Strasbourg. Une trentaine d'occupants ont été envoyés dans un gymnase de la ville en attendant leur prise en charge.

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Cela faisait des semaines qu'ils vivaient avec une épée de Damoclès au-dessus de la tête. Ce vendredi 20 octobre, une trentaine de personnes (sur les 130 à 150 résidents) installées illégalement rue de Sarlat, à Strasbourg, ont été expulsées par la police sur ordre de la préfecture.

Aux alentours de 6h10, les policiers ont demandé aux habitants du n°12 et 14 de quitter les lieux "en exécution de deux décisions de justice prononcées depuis juin 2023", indique la préfecture du Bas-Rhin.

De quoi inquiéter ces habitants, dont un bon nombre s'étaient installés ici après l'évacuation d'un précédent squat, rue Bourgogne: "Je ne sais pas comment on va faire. On ne sait pas où on va aller", se désole Helena*, habitant d'origine géorgienne qui s'est installée avec sa famille, rue de Sarlat, "en avril 2023".

"Prise en charge adaptée"

C'est le Tribunal judiciaire de Strasbourg qui a prononcé l'expulsion sans délai des sans-abris à la demande d'Habitation Moderne, le bailleur social, propriétaire des lieux. Au total, une soixantaine de familles seraient concernées.

Sur place, un bus a été dépêché pour emmener les squatteurs au gymnase du Conseil des XV où ils recevront "une prise en charge adaptée à chaque situation", explique la préfecture sans donner plus de détails.

Mais pour Helena*, c'est avant tout l'angoisse d'être renvoyé dans son pays d'origine qui domine : "Je ne peux pas rentrer dans mon pays, je suis menacée là-bas", assure-t-elle. J'ai demandé à tout le monde si j'étais un danger pour la France. On m'a dit que non. J'ai juste besoin de papiers pour travailler".

Quelques jours avant l'évacuation, le 17 octobre, les habitants du squat avaient pris la parole sur le groupe Facebook qu'ils ont créé, demandant à la préfecture "de [les] reloger tous et toutes, sans distinction de situation administrative".

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