Le Parlement Européen doit examiner en commission une proposition de modification des statuts du Médiateur européen, le 21 novembre prochain. Une députée danoise propose un déplacement du siège du médiateur européen de Strasbourg à Bruxelles.
C'est un nouveau coup dur pour les pro-Strasbourg. Depuis plusieurs années, ils se battent contre les attaques qui veulent transférer le Parlement européen de la capitale alsacienne à Bruxelles. Et voilà que le médiateur européen est visé à son tour. La députée écologiste danoise Margrete Auken propose de remplacer dans les traités la ligne "Le siège du Médiateur est celui du Parlement européen" par "Le siège du Médiateur est à Bruxelles".
Une proposition vivement contestée par la sénatrice du Bas-Rhin Fabienne Keller. "Je suis évidemment vivement opposée à cette proposition. Le statut et le rôle du Médiateur européen sont directement et historiquement liés au Parlement Européen et donc à son siège à Strasbourg et le remettre en question est inacceptable", s'insurge-t-elle. De son côté, Margrete Auken justifie sa requête en avançant que la moitié du personnel des services du Médiateur, soit environ 45 personnes sur les 90 collaborateurs, travaille déjà à Bruxelles.
La fonction de Médiateur européen existe depuis 1995. Elu par le Parlement européen pour un mandat renouvelable de cinq ans, il est chargé d'examiner les plaintes déposées par des citoyens, des associations ou des entreprises établies dans l'Union européenne contre des institutions ou organes de l'UE. Autrement dit, il permet un lien entre les citoyens européens et les députés qui les représentent. Depuis 2013, le poste est occupé par l’Irlandaise Emily O’Reilly. C'est la première femme en fonction.
Fabienne Keller a annoncé qu'elle proposera aux conseillers de l'Eurométropole, réunis ce vendredi 19 octobre en commission permanente, le vote d'une motion de soutien au maintien du siège du Médiateur européen à Strasbourg. "Cette nouvelle menace contre la présence des institutions européennes à Strasbourg est la preuve qu’il devient indispensable de changer de paradigme et de construire collectivement une véritable stratégie active et offensive pour la défense du siège de Strasbourg, afin de ne plus se contenter d’être dans la réaction", conclut-elle, déterminée à sauver le poids de Strasbourg.