Le nouveau président du Parlement européen, l'Italien Antonio Tajani, s'est montré rassurant ce mardi quant au maintien du siège de l'institution à Strasbourg, alors que des élus de la ville française s'étaient inquiétés pour son avenir.
Il s’était prononcé pour un siège unique des institutions européennes à Bruxelles, laissant craindre une désertion du Parlement européen de Strasbourg.
Questionné lors d'une conférence de presse après son élection au "perchoir" du Parlement, M. Tajani a balayé tous les doutes possibles sur ses intentions de déménagement.
"En ce qui concerne le siège de Strasbourg, il y a un traité, il y a la Cour de Justice qui a dit ce qu'il faut faire, donc il faut respecter les règles. Moi je respecterai toujours les règles des traités", a-t-il dit.
La bataille du siège du Parlement européen est un serpent de mer. Selon les traités européens, le Parlement européen a son siège à Strasbourg, où doivent se tenir douze sessions plénières par an. Le reste du temps, les eurodéputés travaillent à Bruxelles, notamment en commissions et dans les réunions des groupes politiques.
Une modification à l'unanimité des 28 membres
Les partisans d'un siège unique à Bruxelles, - qui dénoncent inlassablement le coût financier et écologique de cette transhumance permanente, et le fait que l'immense bâtiment strasbourgeois n'est utilisé que quatre jours par mois -, se heurtent depuis des années à la nécessité de modifier les Traités, ce qui suppose l'unanimité des 28 Etats membres.
Au nom du respect de ces traités, la Cour de justice de Luxembourg a d'ailleurs retoqué fin 2012 une initiative des anti-Strasbourg qui visait à réduire le nombre de sessions annuelles dans la capitale alsacienne.
Mardi, dans une lettre adressée à chacun des six candidats, rendue publique le jour de l'élection du président du Parlement européen par les 751 eurodéputés réunis dans l'hémicycle strasbourgeois, des élus de la capitale alsacienne avaient manifesté leur inquiétude.
"Il semblerait que vous vous soyez prononcés, à l'instar de tous les autres candidats, en faveur d'un siège unique du Parlement européen à Bruxelles", s'inquiétaient-ils dans une lettre.
"Nous sommes particulièrement troublés par cette expression qui contrevient au respect du droit et des traités", déploraient le maire de Strasbourg Roland Ries, le président de l'agglomération strasbourgeoise Robert Herrmann, l'ancienne eurodéputée Catherine Trautmann et le président de la région Grand Est Philippe Richert.
L'ancien président du Parlement européen, le social-démocrate allemand Martin Schulz, défendait le choix de Strasbourg.