François Hollande s’est rendu ce jeudi 19 octobre à Strasbourg, pour prendre la température des actions locales soutenues par sa fondation "la France s'engage". Il a aussi rencontré la jeunesse qui compte et fait bouger les lignes. Féris Barkat, co-fondateur de Banlieues climat, est de ceux-là.
François Hollande sur le terrain de football du club de Koenigshoffen, quartier populaire situé à l'ouest de Strasbourg, voilà qui fut ce jeudi 19 octobre pour le moins inattendu. Et un événement pour les jeunes venus nombreux, admirer les prouesses au dribble de l'ancien président de la République.
Parce que François Hollande s'est volontiers prêté au jeu du parcours mis au point par Féris Barkat, jeune strasbourgeois de 21 ans et accessoirement cofondateur de l'association Banlieues climat. Une structure qui propose aux jeunes des quartiers des formations aux enjeux climatiques.
Pour ce jeune homme qui a grandi à l'ombre des tours de Koenigshoffen, et qui aujourd'hui murmure à l'oreille des conseillers d'Emmanuel Macron à l'Elysée, la venue de François Hollande, "c'est une fierté, une reconnaissance. On est sur un territoire chaud ici, c'est là où j'ai grandi, je sais que les frigos sont vides parfois. Et nous, avec ces formations, on essaie d'apporter cette reconnaissance dont les gens ont besoin ici. Alors si des institutions comme "la France s'engage" (présidée par François Hollande, NDLR) peuvent nous apporter un soutien financier ou autre, c'est incroyable pour nous".
/regions/2023/10/19/hollande2-65315267642c8828719811.jpg)
Pour l'ancien président socialiste, ces formations sur le climat sont forcément "une très belle initiative : d'avoir su attirer des jeunes et ensuite leur démontrer les risques liés aux problématiques environnementales, c'est une gageure. Parce qu'ici, évidemment, il y a d'autres priorités que le climat comme l'école ou le pouvoir d'achat, mais là, l'enjeu, c'est aussi d'en faire des citoyens."
Une dynamique d'engagement
L'occasion pour Féris Barkat d'enchérir : "c'est là qu'on intervient justement, la fin du mois est liée à la fin du monde, les questions sociales et écologiques sont liées : les usines détruisent l'environnement et la santé des ouvriers par exemple". Les classes sociales défavorisées sont en effet celles qui souffrent le plus des conséquences du réchauffement climatique.
Le jeune entrepreneur strasbourgeois, bac éco avec mention très bien s'il vous plaît, ne peut plus s'arrêter de sourire quand il voit la foule sur ce stade de son quartier. Parce que former la jeunesse aux enjeux climatiques, ce n'est pas simple. "Quand je suis venu parler de climat au départ, ils étaient en mode 'on s'en fout, il veut quoi lui'. Mais à la fin de la formation, il y a un déclic, ils se passionnent, ils ont envie de s'engager, c'est une fierté de se dire qu'à travers le climat, on a enclenché une dynamique d'engagement qui permet à des jeunes de se sentir utiles."
La vérité, c'est que Féris Barkat sait parler aux jeunes des quartiers, il possède les codes et le langage, sans compter une tchatche, un bagou et un sourire inépuisables. Gageons que tout cela aura tapé dans l'œil de François Hollande et de sa fondation.
