Vote de censure du gouvernement Barnier : les réactions des élus en Bourgogne

Ce mercredi 4 décembre, le Premier Ministre, qui a engagé la responsabilité du Gouvernement par le recours à l’article 49.3 de la Constitution, s’apprête à affronter une nouvelle motion de censure. Réactions de députés et élus de Côte-d'Or, avant le vote.

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Mercredi 4 décembre, les parlementaires doivent examiner les motions de censure déposées par la quasi-totalité du Nouveau Front Populaire (NFP) et par l’alliance entre le RN et les ciottistes. Des députés et des élus de Côte-d'Or ont réagi dès l'annonce du vote d'une motion de censure.

"Il a fait le maximum"

François-Xavier Dugourd, vice-président délégué du Conseil Départemental de Côte-d'Or et Président des Républicains de Côte-d'Or, retrace un rapide bilan de l'action du Premier Ministre Michel Barnier : "Michel Barnier a tenté, il a composé un gouvernement avec un certain nombre de sensibilités, il a beaucoup consulté et dialogué. Il a fait jouer le parlement au maximum, les textes passent dans les deux assemblées, ils sont même passés en commission mixte paritaire. Il a fait le maximum. [...] Objectivement, Michel Barnier n'avait pas grand-chose à gagner dans cette affaire, sa carrière politique est derrière lui. Il y est allé vraiment pour le service de la France, en essayant de concilier les intérêts des uns et des autres. Franchement c'est une démarche responsable qu'il a prise avec les formations politiques qui le soutiennent, là il se heurte à du chantage, des petites manigances, c'est petit par rapport à l'intérêt général."

F.X. Dugourd déplore aussi les conséquences d'une très probable motion de censure du Gouvernement qui remettra en question les mesures obtenues les mois précédents : "Ce qui est redoutable, c'est l'intérêt des Français de manière très concrète, les personnes qui vont voir leur impôt sur le revenu augmenter, les retraités, les agriculteurs, très concrètement dans la vie quotidienne. Ce qui est à mon sens encore plus redoutable, c'est l'image qu'on donne à l'étranger vis-à-vis des gouvernements mais aussi des financiers, on n'est pas tous seuls !"

Le président des Républicains règle ses comptes également avec les socialistes : "Les extrêmes, on voit bien la stratégie qu'ils ont, c'est une stratégie de chaos. Le PS, c'est un parti de gouvernement, ce sont des gens qui sont responsables, je ne comprends pas qu'ils soient dans cette logique-là en s'alliant au pire, pour préserver leur électorat. Il faut arriver à dépasser cela pour l'intérêt du pays."

"Ce n'est pas une décision qui se fait à la légère"

Océane Godard, députée PS de Côte-d'Or va voter en faveur de la motion de censure déposée par le groupe NFP. Elle tient à rappeler l'attitude du groupe socialiste dans le vote qui va survenir dans la soirée : "Il y a une sorte de signe égal entre "censure" et "chaos". Or la censure, le groupe socialiste le fait en conscience, ce n'est pas une décision qui se fait à la légère. On ne le fait pas par obstruction, on le fait car le budget qui risque de passer si on ne le fait pas, qui est très injuste et qui serait catastrophique pour la vie des Français."

Le groupe socialiste auquel elle appartient se positionne sur un retour au dialogue et au compromis : "En responsabilité, nous souhaitons voter la motion de censure déposée par les partis de gauche, et d'autre part, c'est parce que derrière, il y a un cap, une proposition. Elle est celle du dialogue, du compromis. On souhaite proposer un premier ministre issu de la gauche, avec un gouvernement d'ouverture. Le contexte démocratique que nous vivons, le fait de ne pas avoir de majorité absolue, impose d'avoir cette posture de nuances, de compromis, de discussion, de dialogue avec les partis républicains. C'est ce que le Parti Socialiste propose, et c'est la condition pour laquelle je signe cette motion de censure."

Aux bourguignons inquiets à l'idée d'un nouveau moment d'instabilité politique, la députée de Côte-d'Or répond : "J'entends la dimension anxiogène que provoque cette motion de censure, je ne suis pas dans le déni. Ce n'est pas une décision qui se prend à la légère, je pèse mes mots. La pression est forte, et j'entends la dimension anxiogène. [...] A aucun moment le premier ministre n'a saisi ou ouvert la porte sur la gauche. Il s'est trouvé dans une situation difficile avec le chantage du RN et dépendant du RN."

La députée socialiste prône également un retour à l'apaisement au plus haut niveau de l'Etat : "Aujourd'hui on est dans la logique d'avoir à la tête de ce pays ce qui a été exprimé par les Françaises et les Français, l'incarnation du front républicain [...] Il faut que le Président de la République se mette aussi dans une posture d'apaisement, qu'il sorte de sa phase égotique, qu'il écoute ce que les Français disent et se mette dans une posture de dialogue, d'apaisement à la tête du pays jusqu'en 2027 pour terminer son mandat le plus sereinement possible." 

Le vote des motions de censure n'est pas un événement fréquent dans l'histoire de la Vème république et la parlementaire en prend toute la mesure : "C'est une journée historique avec beaucoup de pression, où nous prenons conscience de ce qui se passe, de la mesure du moment, je suis fière d'appartenir au groupe socialiste avec à sa tête Boris Vallaud, qui se montre à la hauteur du moment, avec tout ce que cela comporte comme fragilité et humilité aussi. On essaie de faire le mieux possible avec cette conscience de l'intérêt général."

"On ne peut pas être uniquement les portes-valises du Gouvernement"

René Lioret

député RN de Côte-d'Or

René Lioret, député Rassemblement National de la 5ème circonscription de Côte-d'Or, votera avec son groupe la motion de censure qu'ils ont déposée : "M.Barnier n'a pas écouté suffisamment le Rassemblement National, il n'a pas vraiment pris au sérieux notre mouvement qui a recueilli 11 millions de voix aux dernières élections législatives. Il n'y a pas eu de prise en compte de notre programme non plus, Marine Le Pen avait avancé 57 propositions pour réduire les mauvaises dépenses et améliorer le pouvoir d'achat des Français. On n'a pas été écoutés. On ne peut pas être uniquement les porte-valises d'un gouvernement. On vote la censure sans arrière-pensée, unanimement."

Déroulé du vote

Les deux motions seront débattues simultanément. L’orateur représentant la motion du NFP ouvrira les discussions et portera les premières accusations contre le gouvernement. Ce rôle devrait revenir à Éric Coquerel, député "insoumis" et président de la commission des finances.

L’orateur de la seconde motion, portée par l’extrême droite, interviendra ensuite.

Michel Barnier prendra ensuite la parole pour défendre le gouvernement, sans limite de temps. Par la suite, les représentants des neuf autres groupes parlementaires expliqueront leur position.

Au terme du débat, les députés voteront d’abord sur la motion du NFP, qui a de grandes chances d’être adoptée, le RN ayant annoncé qu’il la soutiendrait. Ce vote devrait avoir lieu aux alentours de 20 heures. Si cette première motion recueille le nombre de voix nécessaire, la seconde ne sera pas soumise au vote.

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