C'était il y a tout juste 20 ans : le collectif Justice et Libertés organise ce qui reste comme la plus grande manifestation à Strasbourg depuis la Libération de la ville en 1944. Le 29 mars 1997, 50.000 personnes sont mobilisées contre le Front National qui tient son congrès au PMC.
Un rassemblement pour "à en tirer les leçons pour aujourd'hui" n'a attiré que quelques personnes mardi soir sur le pont de « La Rose Blanche » près du Conseil de l’Europe.
En 1997, dans les semaines qui précèdent cette grande manifestation européenne, une pétition récolte près de 32 000 signatures contre le Front national. Le 29 mars au matin, des cars spécialement affrétés par SOS Racisme et d'autres associations de défense des droits de l'homme, des trains venus de toute la France et d'Allemagne déversent dans la capitale européenne des milliers de manifestants.
Les Alsaciens ne sont pas en reste, qui constituent la majorité des troupes. En tête du cortège parti de la place de l'Etoile en direction de la place Broglie, la maire socialiste de Strasbourg Catherine Trautmann, Robert Hue, Dominique Voynet, l'actrice Jane Birkin ou le chanteur Patrick Bruel. Tous unis pour défendre la devise de la République "Liberté, égalité, fraternité".
C'est comme si une vague citoyenne avait recouvert ce congrès du Front National et comme si on n'entend plus ces slogans de haine, de division et de racisme, dit Lionel Jospin, premier secrétaire du PS. C'est le peuple qui est là autour de valeurs.
La droite UDF-RPR fait bande à part. Un rassemblement symbolique devant le Conseil de l'Europe.
L'Alsace ne se trompera pas de chemin, assure Adrien Zeller, président (Maj Als.) du Conseil régional, fidèle à l'ordre républicain, elle se restera ouverte, tolérante et fraternelle.
A l'époque, les votes frontistes atteignent des records en Alsace. Jean-Marie Le Pen a obtenu plus de 25 % des voix lors de la présidentielle de 1995, dont 20 % à Strasbourg.
Deux mois après la manifestation, lors des élections législatives, onze candidats frontistes sont en capacité de se maintenir au second tour dans les seize circonscriptions d'alors. Aucun ne sera élu.