Non la ZFE dans l'Eurométropole de Strasbourg n'est pas suspendue : entre quiproquo, maladresse ou incompréhension

De nombreux automobilistes strasbourgeois se sont sans doute réjouis trop vite mais la zone à faible émission (ZFE) n'est pas suspendue dans la capitale européenne. En effet, suite à la publication des chiffres concernant la qualité de l'air, sous le seuil des 40µg/m3 d'air pour le dioxyde d'azote pour la première fois depuis des années, cette information avait commencé à circuler mais elle est fausse.

La zone à faible émission de l'Eurométropole de Strasbourg (ZFE) n'est pas suspendue ni maintenue en mode pédagogique comme annoncé dans un premier temps par Pia Imbs, la présidente de l'Eurométropole de Strasbourg mais bel bien toujours d'actualité en l'état.

Autrement dit, la circulation des véhicules Crit'air 4 est toujours interdite depuis le 1er janvier 2024 dans la capitale européenne et celle des Crit'air 3 le sera à compter du 1er janvier 2025. Pia Imbs rappelle d'ailleurs que "les contrôles automatisés (lecture de plaques d’immatriculation) ne sont toujours pas mis en place. Seuls les contrôles inopinés vérifiant l’adéquation de la vignette Crit’air avec les caractéristiques du véhicule peuvent se produire".

Les automobilistes contrevenants risquent donc une amende de 3e classe en cas d'infraction à cette réglementation, soit 68 euros pour les véhicules légers et 135 euros pour un poids lourd.

Or depuis quelques jours, plusieurs médias ont annoncé la suspension de cette ZFE. Tout est parti de la publication mi-janvier par Atmo Grand Est des chiffres de la qualité de l'air en 2023 à Strasbourg

De bons chiffres puisque pour la première fois depuis des années, la concentration de dioxyde d'azote (NO2) est passé sous le seuil réglementaire européen des 40µg/m3 d'air. C'est le dépassement de ce seuil qui avait obligé Strasbourg à mettre en place la ZFE avec son calendrier d'interdiction de circulation des véhicules les plus polluants.

La présidente de l'Eurométropole de Strasbourg s'est alors réjouie de ces bons chiffres, mettant en avant "une évolution du trafic et du parc de véhicules en circulation liée notamment à la ZFE et à la Révolution des Mobilités, ainsi que des conditions météorologiques favorables. Ceux-ci s’inscrivent dans un contexte de baisse inédite du nombre de véhicules immatriculés dans l’Eurométropole entre le 1er janvier 2022 et le 1er janvier 2023 (- 2,83 % soit 7000 véhicules de moins)."

Les seuils réglementaires européens vont baisser

Et Pia Imbs de déclarer chez nos confrères des DNA le 1er février dernier, "on peut dire que la métropole n’est plus un territoire ZFE (...) mais nous resterons en mode pédagogique". D'où sans doute le quiproquo sur une suspension d'un an de la ZFE.

Parce qu'en réalité, la baisse de la concentration de dioxyde d'azote ne signifie pas la suspension automatique de la ZFE. Le décret relatif à l'instauration des ZFE, publié en décembre 2022, précise que "l'obligation d'instaurer une zone à faibles émissions mobilité dans les agglomérations de plus de 150 000 habitants (...) est écartée lorsqu'il est démontré, au moins trois années sur les cinq dernières années, (...) que les concentrations moyennes annuelles en dioxyde d'azote (NO2), sont inférieures ou égales à 10 μ g/ m3".

Autrement dit, la concentration en dioxyde d'azote doit descendre sous les 10µg/m3 d'air au moins trois années sur les cinq précédant la décision de suspendre la ZFE. On en est loin ! 

D'autant que dans les mois à venir, l'Union européenne va sans doute revoir à la baisse ses seuils réglementaires concernant le dioxyde d'azote. L'organisation mondiale de la santé, elle, recommande d'établir un seuil à 10µg/m3 d'air.

L'Eurométropole de Strasbourg tient enfin à rappeler qu'elle maintient son dispositif d'aides, à hauteur de 50 millions d'euros, à destination de ceux qui choisissent d'abandonner la voiture au profit de mobilités douces et de ceux qui convertissent leur voiture en Crit'air 1 ou en véhicule électrique.

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