Des dizaines de personnes étaient réunies samedi 3 août à Strasbourg pour réclamer la libération de Paul Watson, célèbre défenseur de baleines et fondateur de l'ONG maritime Sea Shepherd. Arrêté au Danemark, il pourrait être extradé au Japon.
"C'est pas normal qu'ils l'emprisonnent lui, et pas les Japonnais qui tuent les baleines". Pancarte à la main, Lucie, 10 ans et demi, est venue manifester avec sa mère en soutien au militant Paul Watson. À Strasbourg, le lieu de rassemblement était donné place Kléber, samedi 3 août, où plus de soixante personnes s'étaient réunies sous un grand soleil.
À l'appel de l'ONG maritime Sea Shepherd, une mobilisation nationale était organisée afin de réclamer la libération de leur fondateur, âgé de 73 ans. Le militant écologiste est connu pour ses opérations en faveur de le défense de l'océan, et notamment des baleines. Sous le coup d'un mandat d'arrêt international émis par le Japon, il a été arrêté le 21 juillet par les autorités danoises, alors qu’il venait d'accoster à Nuuk (Groenland) pour se ravitailler en carburant.
"J'ai été très choquée quand j'ai appris son arrestation, confie Claudia, sympathisante du mouvement. On entend beaucoup de choses sur lui mais je préfère que ma voix et mon soutien aillent à une personne qui est considérée comme un pirate mais qui défend les océans, plutôt qu'une nation qui massacre des baleines."
"C'est le Japon qui devrait rendre des comptes, pas Paul"
L'affaire remonte à 2012, lorsque l'organisation Interpol émet un mandat d'arrêt international à la demande du Japon, qui accuse le militant de dommages et blessures sur un navire baleinier deux ans plus tôt. "Aujourd’hui c’est Paul Watson qui est enfermé pour avoir sauvé plus de 5 000 baleines et leur descendance, qui étaient tuées de manière illégale par le Japon. C’est le Japon qui devrait avoir des comptes à rendre et non Paul", dénonce Anne-Sophie Ring, coordinatrice locale de Sea Shepherd à Strasbourg.
Même avis du côté des militants ou simples soutiens de l'activiste présents à Strasbourg."C’est inadmissible et déplorable : le combat c’est de sauver les baleines, pas la coopération internationale pour arrêter Paul Watson", s'étonne Arnaud, sympathisant du mouvement.
Chacun est venu avec une pancarte, des peluches de dauphins et d'orques... et même un tableau représentant une baleine. "Je l'ai peint cette nuit. Aujourd’hui on encense tous nos champions olympiques et pour moi notre champion olympique c’est lui : il a la médaille d’or du courage, de la constance, car il fait le travail que n’effectuent pas certains Etats", s'émeut Pascale, une militante de Sea Sheperd.
Pour moi, notre champion olympique c’est lui : il a la médaille d’or du courage car il fait le travail que ne font pas certains Etats
Pascale, militante de Sea Shepherd
Soutenue par d'autres associations comme L'océan de vie ou Longitude 181, l'ONG Sea Shepherd a lancé une pétition adressée à la Première ministre danoise pour obtenir la libération de Paul Watson.
Alors que le Japon a officiellement fait parvenir au Danemark, le 31 juillet, sa demande d'extradition du militant, ce dernier doit rester en détention au Groenland jusqu'au 15 août, date à laquelle le ministère de la justice danois décidera de son extradition ou non.