REME de Strasbourg : dix-huit mois après son lancement "chaotique", le réseau trouve son rythme, "nous avons fait des progrès remarquables"

En décembre 2022, les collectivités et la SNCF lançaient le REME, le réseau express métropolitain européen. Un an et demi après, l'heure est au bilan. 650 trains supplémentaires ont été mis en place.

Soixante mille passagers par jour, ça n'est pas rien. C'est le nombre de voyageurs qu'accueille quotidiennement la gare de Strasbourg. Il y a un an et demi, la Région Grand Est et l'Eurométropole lançaient le REME, le réseau express métropolitain européen. Des promesses (plus de trains aux heures de pointe pour transformer les TER en RER régionaux), un lancement en grande pompe... et beaucoup de déconvenues pour les utilisateurs.

"On se lève plus tôt et on rentre plus tard le soir", "Je ne compte plus le nombre de fois où mon train a été annulé", "J'ai dû attendre deux heures sur le quai l'arrivée de mon train". Peu après son lancement, les témoignages affluent et la pilule est difficile à avaler pour les passagers. Le REME, décidément, ne tenait pas ses promesses.

"C'est vrai que ça a été un peu chaotique au départ, confirme Franck Leroy, président de la Région Grand Est. Parce qu'en fait l'ambition était là, mais nous avons été confrontés à tout un tas de problèmes souvent techniques, mais pas seulement. Le rythme imposé par le REME nécessitait beaucoup plus de conducteurs, et on n'en avait pas forcément de disponibles. Mais maintenant la vitesse de croisière est atteinte, même si nous avons évidemment des marges de progression importantes. Depuis le lancement, nous avons fait des progrès remarquables."

650 trains supplémentaires

Depuis décembre 2022, selon la SNCF, 650 trains supplémentaires ont été mis en place, soit 30% de plus. Par rapport au projet initial, les cadences ont été revues à la baisse afin de tenir cette vitesse de croisière sur le long terme, mais au moins les trains annoncés... arrivent. Cette année, la Région Grand Est et l'Eurométropole de Strasbourg ont mis chacune 7,5 millions d'euros sur la table pour que le REME fonctionne. "Ce service répond aux enjeux environnementaux (mobilités décarbonées, qualité de l'air) et économiques (pouvoir d'achat pour les uagers), explique Pia Ims, présidente de l'Eurométropole. De plus, le REME, c'est à la fois le service ferroviaire et l'offre renforcée de cars express pour mailler davantage le territoire."

À noter: un cadencement plus élevé, toutes les demi-heures, de 5h à 22h, sur la desserte périurbaine strasbourgeoise (Saverne, Haguenau, Molsheim, Sélestat, Mommenheim, Barr), et une augmentation des fréquences le week-end, notamment le samedi : plus 88% par rapport à 2022. "Au moins 90% des trains sont à l'heure, insiste Alain Jund, vice-président de l'Eurométropole chargé des mobilités. On a enfin retrouvé la confiance des gens. Notre thermomètre, c'est le nombre de plaintes que l'on reçoit, car au début... c'était plus que quotidien !"

Et cela se ressentirait sur la fréquentation, en hausse de 15% depuis le début de l’année. Nouvel objectif : transformer la gare de Strasbourg. Les voitures sur le parvis de la gare, c'est bientôt terminé. Le parking souterrain deviendra un garage à vélo de 7000 places. Et les automobilistes seront redirigés à l'arrière de la gare, où un grand parking silo devrait voir le jour courant 2027.