Invité du journal de midi de France 3 Alsace ce mardi 18 avril 2023, le ministre des Transports Clément Beaune est revenu sur les difficultés que connait le réseau express métropolitain européen (REME) de Strasbourg depuis son lancement. Il pointe un "manque d'anticipation" de la SNCF.
Avec le REME, l'Eurométropole de Strasbourg devait devenir la première agglomération française à bénéficier d'un RER en dehors de l'Île-de-France. Sauf que depuis son lancement en décembre 2022, les annulations et les retards de nombreux trains ont fait enrager les usagers.
Avec ce nouveau réseau, on promettait plus de 800 trains supplémentaires par mois, répartis sur des amplitudes horaires plus larges (de 5h à 23h) dans toute l'agglomération strasbourgeoise. Mais les couacs se sont enchaînés, forçant même l'organisation d'une réunion publique sur le sujet le 17 janvier 2023. Certains usagers se sont même réunis en collectifs pour montrer leur colère et leur détermination.
Depuis, la Région Grand Est et la SNCF se renvoient la balle de la responsabilité de cet échec au démarrage. Avant de rencontrer la présidente de l'Eurométropole de Strasbourg, Pia Imbs, le ministre des Transports Clément Beaune a été interrogé sur le sujet ce mardi 18 avril 2023.
En décembre dernier, vous affirmiez que le REME alsacien n'était pas une blague, ni un effet d'annonce. Cinq mois plus tard, il n'y a même plus d'objectifs chiffrés. C'est un véritable échec aujourd'hui ?
"Non, je continue à croire dur comme fer au REME [...]. On doit le faire réussir ! C'est évident qu'aujourd'hui, il y a des galères et des dysfonctionnements. Je suis venu à Strasbourg dès le début de l'année pour le reconnaître et pour mettre une forte pression sur la SNCF qui est en discussion justement avec l'Eurométropole et la Région pour améliorer les choses.
C'est mon boulot de ministre des Transports [...] de demander très fermement à la SNCF de faire réussir ce projet le plus vite possible.
Clément BeauneMinistre des Transports
Ça ne va pas aussi vite que prévu. C'est ça qui crée une déception par rapport aux attentes, c'est vrai, et c'est notre responsabilité de faire mieux. On sera sans doute autour de 600 trains début juillet. Il faut qu'on tienne l'objectif des 800 trains supplémentaires par mois au cours de cette année 2023. Le REME ne doit pas être enterré.
Bien sûr, il y a des difficultés aujourd'hui. Mais ça reste un formidable projet de développement des transports publics dans toute la métropole est bien au-delà pour des gens qui veulent renoncer à la voiture et qui n'ont pas assez de solutions de transport public. Donc on doit tenir bon sur cette ambition, la faire réussir, ne surtout pas l'abandonner. Et moi, c'est mon boulot de ministre des Transports d'accompagner la Région, l'Eurométropole et de demander très fermement à la SNCF de faire réussir ce projet le plus vite possible."
À part mettre la pression, que pouvez-vous faire pour que les choses évoluent positivement ?
"Les choses sont en train d'évoluer. Je souhaite qu'elles aillent le plus vite possible. Mais par rapport au mois de janvier, où il y avait quelques dizaines de trains supplémentaires seulement, ce qui était une forte déception, les choses se sont améliorées.
Ce n'est pas encore parfaitement satisfaisant, ça va encore s'améliorer d'ici à l'été et il faut qu'au cours de l'année 2023, on fasse réussir le REME et je ne lâcherai pas ce sujet."
Il y a eu un manque d'anticipation de la part de la SNCF, qui a sous-estimé l'ampleur du projet.
Clément BeauneMinistre des Transports
C'est le message que vous voulez adresser à la présidente de l'Eurométropole : "Il ne faut pas lâcher" ?
"Absolument, mais je crois que c'est partagé avec le président de la Région avec qui j'en avais parlé la dernière fois que je suis venu ici, il y a quelques semaines. Je crois que c'est une ambition que continue à défendre totalement la présidente de l'Eurométropole.
C'est difficile, c'est le premier projet en France, on doit être fier de cette ambition et maintenant, on doit se retrousser les manches pour qu'elle réussisse. Il y a eu un manque d'anticipation, je le dis très clairement, de la part de la SNCF, qui a sous-estimé l'ampleur du projet. Mais on est en train de rattraper et de faire fonctionner ce REME qui montrera la voie."
